Zéro dépendance à la drogue : L’implication des parents est plus que nécessaire.

Injecter, fumer, sniffer, inhaler ou ingérer sont autant de manières de consommer les drogues. Chacun de ces modes de consommation présente des risques spécifiques : risques de surdose, risques d’infection, de transmission de virus (VIH, hépatite C), de blessures ou coupures, de maladies respiratoires

La consommation des drogues au niveau de la jeunesse s’est accrue de façon vertigineuse ces dernières années a noté Landry Ouédraogo (consultant international en prévention de lutte contre la drogue) ; c’est pourquoi il a invité les parents à être très méticuleux dans l’éducation des enfants puisque selon lui, l’éducation commence depuis le berceau. Il recommande en outre aux parents, une douceur envers leurs enfants mais aussi de savoir imposer l’autorité quand il le faut (le problème est criard et il doit être pris en compte) en ajoutant qu’il ne se passe pas un jour sans que des dizaines de parents en détresse les contacte au cabinet pour chercher des solutions pour leurs enfants(source :Share-net, Burkina Faso (BF), posté par décembre 22 ;2022 lors de la conférence publique( sur la place des parents dans la lutte contre l’abus des drogues et des grossesses non désirées )qui s’est tenue le mardi 20 décembre 2022 au centre Cardinal Paul Zoungrana)).

Quel est le rôle des parents dans la prévention et la lutte contre l’usage des drogues ?

C’est en réponse à cette préoccupation,  qu’Éliane Ouédraogo, l’Initiatrice du Projet de sensibilisation qui porte sur « zéro dépendance »( qui  a pour objectif de sensibiliser les jeunes enfants et adolescents de 10 à 18ans sur les méfaits de la consommation de la drogue) en collaboration avec l’association « Sauvons l’avenir de nos enfants », ont organisé une journée de sensibilisation et de partages d’expériences à l’endroit des parents d’enfants le samedi 25 octobre 2025  dans la Paroisse Notre Dame de Fatima de Dassasgo.

Eliane Ouédrago , l’initiatrice du Projet.

Deuxième du genre, cette journée fait suite à une 1ère journée (de sensibilisation à l’endroit surtout des enfants) qui s’est tenue dans la matinée du 27 septembre 2025 toujours dans les mêmes locaux.

Cette rencontre avec les parents avait pour objectif de les outiller et surtout de les exhorter à suivre de près leurs enfants en étant toujours aux côtés d’eux a expliqué une des panélistes, Marie Claire Tiendrébéogo/Kansono, Présidente de l’association « Sauvons l’avenir de nos enfants », sociologue de formation (formée sur le renforcement des compétences familiales « La dernière fois, nous avions convié les enfants. On a parlé de drogue, on leur a donné des conseils, des outils pour éviter la drogue.

 Cependant, il fallait aussi rencontrer les parents, parce que les enfants appartiennent à une famille. C’est vrai que nous avons fait la formation.  Le suivi doit revenir aux parents. Il était normal que les parents soient aussi outillés pour accompagner l’enfant et l’aider et en même temps s’outiller soi-même pour comprendre ce qu’est la drogue et comprendre les signes d’alerte lorsque l’enfant est dans la drogue, lorsqu’il a un comportement qui peut être susceptible de rentrer dans la drogue ; c’est comment les parents doivent se comporter pour accompagner dans ce sens et c’était normal pour nous de convier les parents pour leur donner ces outils ».

Marie Claire Tiendrébeogo

Pour ce qui est des attentes, elle en a soulevé quelques-unes « Nous attendons des parents qu’ils soient d’abord bien formés , qu’ils puissent accompagner les enfants dans la sagesse avec les outils qui leur ont été donnés et nous attendons qu’ils soient des relais auprès des autres parents qui ne sont pas là  ,parce que nous recherchons un monde meilleur pour nos familles, notre société et si ces parents qui ont été formés deviennent le relais  dans leurs quartiers, pour montrer et dire aux autres ce qu’ils ont appris, je pense qu’aujourd’hui, nous allons ensemble jubiler, on parlera de la drogue au passé au lieu de continuer à parler de drogue qui n’en finit pas chaque année .Il n’ya que la formation qui peut nous emmener à une bonne prévention de la drogue ».

Le problème de la drogue est très réel a noté Dominique Samba, Coordonnateur exécutif du centre Woubri d’appui psycho-social à Ouagadougou « La drogue a rejoint les enfants à la maison, au quartier, à l’école et c’est toutes les formes de drogues depuis la cigarette, les alcools fortement dosés jusqu’aux drogues illicites.

Il n’ya pas de famille à Ouagadougou qui n’a pas subi ou entendu ou vécu ces expériences douloureuses en lien avec les mauvais comportements, les comportements délictueux, les problèmes de santé, de santé mentale et les problèmes d’échecs scolaires ».

Pour lui, les parents doivent jouer un rôle qui renforce des facteurs de protection de l’enfant contre ces dépendances et un rôle qui renferme les facteurs qui puissent permettre aux enfants de s’éloigner du risque « De façon concrète, nous demandons aux parents d’avoir un rôle à travers le rapport éducatif qui permet de comprendre et de faire comprendre aux enfants la problématique de drogue, c’est quoi, et les risques (pas des risques majorés, il faut des risques vrais).

L’approche éducative, être dans la vie des enfants dans leur vécu en les soutenant ».

Pour cela, il a formulé des recommandations à l’endroit des parents d’enfants.

Dominique Samba en tenue blanche.

Les parents doivent suivre le comportement et la vie de l’enfant et être présents (ne pas attendre qu’il y’ait la drogue) et dans le suivi « quand les comportements commencent à être irréguliers, chercher à comprendre parce que cela peut être un signe révélateur, perdre le contrôle et sa trajectoire liée à la consommation des stupéfiants ».

Que les parents soient les 1ers soutiens de leurs enfants dans les moments difficiles de leur vie et même lorsque ces moments difficiles concernent la drogue, que les parents puissent les soutenir en se positionnant clairement et fermement par rapport à la consommation et en montrant leur disponibilité à les aider à lutter pour s’en sortir.

Il a en outre rassuré les parents d’enfants qu’on pouvait sortir de la drogue « Fort heureusement, la plupart de ceux qui expérimentent la drogue, en ressortent, ; la majorité. Ceux qui font une trajectoire durable, c’est en lien avec les faiblesses de leur personnalité, en lien avec la nature des substances consommées et en lien souvent avec la durée de cette attitude dans les addictions ; tous ces cas peuvent être repéchés à condition de mettre le travail qu’il faut au niveau de l’enfant, au niveau de la famille, des institutions de prise en charge ; à tous les niveaux, si chacun joue son rôle, ça peut marcher ».

Et parlant de contribution de leur part, il a précisé qu’ils utilisaient  l’approche éducative et l’approche d’évaluation des situations que les parents pensent que c’est en lien avec la drogue , c’est aussi les entretiens motivationnels pourque l’enfant (s’il est concerné) accepte rentrer dans un cycle d’arrêt de cette habitude  « et c’est le psycho social pour aider le système familial à se reconstruire et à faire le travail qu’il faut aux enfants et sil y’a des complications d’hospitalisation, nous faisons des références  vers des services de santé les mieux indiqués ».

benedicteoued@gmail.com

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