Violences basées sur le Genre au Burkina : Une CARAPACE TRÈS DURE AU BURKINA FASO (BF).

« On dit que les VBG (violences basées sur le genre) ont la « CARAPACE TRÈS DURE » et cela est lié à notre contexte socio-culturel et dans notre contexte ; on voit que l’homme est toujours supérieur à la femme, le garçon est supérieur à la fille et cela depuis l’éducation à la base. C’est ce qui fait que même quand on grandit, les hommes ont du mal à prendre la femme comme étant une personne égale ou comme une personne qui a les mèmes capacités ou qui peut faire aussi ceux qu’ils peuvent faire. C’est pour toutes ces raisons que l’on constate la persistance et même ces derniers moments, l’accroissement des VBG » Dixit Salamata Ouédraogo, éducatrice en droits humains, formatrice en VBG.

Le réseau pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale (REPAFER) a organisé un atelier de formation les 13 et 14 octobre 2022 au profit de ses membres.
L’atelier qui s’est tenu dans la mairie de Manga (province du Zoundwéogo dans le Centre-Sud, localité située à une centaine de kms de la capitale Ouagadougou), a été assuré par la formatrice en VBG, d’ailleurs éducatrice en droits humains, Salamata Ouédraogo.
A l’issu de la formation, Féminin Actu s’est entretenu avec cette Brave Femme pétrie d’expériences.

Les VBG qui sont une CARAPACE TRÈS DURE au pays des hommes intègres selon les dires de Salamata, celle-ci a proposé des approches en vue de sa réduction voire son éradication totale.
Elle est revenue principalement sur l’information, la sensibilisation et l’éducation.
En ce qui concerne la formation et la sensibilisation, Salamata a insisté sur le fait que tout le monde (hommes comme femmes, enfants comme jeunes) soit d’abord informé et ensuite sensibilisé.
L’éducation pour un changement de comportement est à prendre beaucoup au sérieux, at-elle précisé « Il faut travailler à ce que les gens changent de comportement ; il faut aussi impliquer dans ces activités les leaders coutumiers, religieux, politiques et aussi les hommes. Il faut s’inspirer des études et des recherches qui ont été faites en la matière pour voir ce que l’on peut retenir comme stratégie, comme démarche pour pouvoir réduire et à long terme éradiquer les VBG ; donc, il faut impliquer tout cet ensemble, tout le monde est partie prenante. Vous avez certainement appris il y’a une région où il y’a au moins quatre hommes qui ont tué leurs épouses qu’on appelle féminicide. C’est parce que ces hommes ont du mal à considérer la femme comme une partenaire égale qui a les mêmes droits, les mêmes devoirs qu’eux (on fait référence surtout à notre contexte socio-culturel. C’est pourquoi j’insiste qu’il faille que nous revoyions aussi l’éducation des enfants à la base, montrer aux jeunes garçons qu’ils doivent valoriser la jeune fille et qu’ils sont égaux ».
En plus de ces approches, Salamata a suggéré que les OPJ (officiers de police judiciaire) soient aussi impliqués « J’ai interpellé les OPJ en ce sens que nous dans notre démarche, nous conseillons aux survivantes et survivants souvent d’aller vers les OPJ pour pouvoir dénoncer et même les défenseurs des droits humains aller vers les OPJ pour dénoncer. Et si quelqu’un est chargé de traiter une question, il faut que la personne soit très bien outillée pour pouvoir résoudre le problème. Cependant, on constate qu’il y’a aussi un déficit à leur niveau ; c’est pourquoi nous avons souhaité que les OPJ bénéficient aussi d’une formation en la prise en charge des VBG   puisqu’il faut une prise en charge efficace et efficiente et donc pour cela, nous solitons qu’on puisse aussi les identifier comme cibles afin qu’eux aussi soient bénéficiaires de formations sur les VBG ».
Quand on parle de VBG, il ne faut pas voir seulement la femme a-t-elle précisé « c’est l’homme tout comme la femme. Il y’a des femmes aussi qui sont auteures de violences notamment les violences verbales, les violences psychologiques, les violences physiques. Il y’a des femmes qui battent aussi leurs époux. Cependant, les hommes ne veulent pas dénoncer quand il s’agit de l’inverse. Un homme ne veut pas dire ou admettre qu’il a été battu par sa femme ; pour lui, c’est un déshonneur ; ce qui fait que les hommes en parlent moins, mais pourtant, dans la réalité concrète et j’en connais, il y’a des hommes qui me consultent pour cela : il y’a des hommes qui sont victimes de violences aussi. Il faut vraiment travailler à ce que la femme aussi comprenne qu’elle doit prendre son mari comme son partenaire ; non pas une personne qui doit se soumettre à elle. Elle ne doit pas dicter sa volonté à son mari ; c’est une vie où chacun doit se sentir vraiment à l’aise dans le foyer, ça aussi ; c’est une réalité dans nos pays »
Pour Salamata en guise de conclusion, On entend par VBG, l’ensemble des violences qu’une personne subie du fait de son sexe «  si elle avait été d’un autre sexe, elle n’allait pas subir cette violence ; pour être beaucoup plus simple, quand on dit VBG et on la met en lien avec les femmes, ce sont les formes de violences que la femme subies de fait qu’elle soit une femme : si elle avait été un homme, elle n’allait pas subir ces violences ; c’est basé vraiment sur l’appartenance, sur le sexe, et peut être aussi basé sur l’âge ».

benedicteoued@gmail.com

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