Vie de famille : Quelles sont les responsabilités et obligations des époux dans le mariage ?

« Au commencement était la famille et quand elle va mal, toute la société paye. La vie de la famille impacte sur tout le monde, toute la nation. » Dixit Azèta Nyampa, présidente de l’association féminine Yamyonkba pour la Paix dans le monde et l’une des conférencières du jour.

les mariages fonctionnent sur la base des principes et les principes ne s’écartent pas aux responsabilités et aux différentes obligations a expliqué le sociologue et conseiller conjugal, un des conférenciers, Sidi Mohamed Guigma  « Parce qu’en réalité, lorsque nous parlons de responsabilité comme madame Nyampa l’a dit, ce sont les responsabilités des époux vis-à-vis des enfants, ce sont les responsabilités des époux vis à vis des autres membres de la famille , ce sont les responsabilités des époux vis à vis de la société ; cela s’entend par le fait qu’un couple constitue un outil de développement social , c’est-à-dire sans le mariage, sans ce couple, on ne parlerait pas de famille et sans famille, on ne parlera pas de société et sans société, on ne parlera pas de nation et sans nation, on ne parlera pas de monde ; d’où l’intérêt du mariage ».

Les responsabilités et les obligations incombent-elles à qui ?

C’est pour répondre à cette préoccupation que l’association féminine Yamyonkba pour la Paix dans le monde sous la houlette de sa présidente Azèta Nyampa a animé une conférence publique le samedi 09 mars 2024   au palais de Jean-Pierre Guingané à Ouagadougou, autour du thème « Les responsabilités et obligations du mariage ».

Un thème qui est plus que d’actualité eût égard le nombre élevé de divorce avec son corollaire d’enfants à risque social ou en conflit avec la loi, a souligné Azèta «  ce choix est vraiment justifié par le nombre élevé de divorces que nous constatons, mais aussi et surtout le nombre d’enfants à risque social et ou en conflit avec la loi .Nous avons autant d’enfants dans la rue, mais aussi un nombre élevé d’enfants en prison ; nous avons estimé que c’est la crise de la famille qui est la cause et même la source de ce mal : il faut d’abord soigner la famille et espérer avoir une société saine .

 On voit beaucoup d’enfants dehors qui sont aussi nombreux en prison ; pourquoi ce constat ? Pourquoi c’est comme ça ? C’est parce que ça ne va pas en famille et le thème nous interpelle sur notre responsabilité en tant que parents, notre responsabilité entre époux et épouse ».

Le mariage selon Sidi Mohamed Guigma (sociologue et conseiller juridique), s’entend toute forme d’union entre un homme et une femme célébrée par un officier d’état civil ou célébré selon les règles coutumières ou religieuses.

« Le code des personnes et de la famille qui régit la famille dit clairement ceci en son article 231 : « La famille fondée sur le mariage constitue la cellule de base de la société »

Le législateur rappelle que le mariage résulte de la volonté libre et consciente de l’homme et de la femme de se prendre pour époux (Pour ce qui est du droit positif burkinabé, la loi actuelle, le législateur burkinabé est resté accroché aux principes de la liberté ; la liberté de se marier ou de ne pas se marier, pour ceux qui ont décidé de se marier, il y’a aussi la liberté de se marier avec qui on veut. Et le législateur de poursuivre ; si vous ne voulez pas être sous la coupe du mariage, ne vous mariez pas au civil et dès lors que vous vous mariez au civil, il faut être prêt à accepter les obligations et les effets du mariage). Il précise également que le mariage repose sur les principes d’égalité des droits et des devoirs entre époux « Souvent on voit très rapidement les droits et pour réclamer ses droits, il faut d’abord accomplir ses devoirs. » Dixit Azèta Nyampa, présidente de l’association féminine Yamyonkba pour la Paix dans le monde.

L’article 275 du code des personnes et de la famille dit ceci, a-t-elle ajouté : « Au jour convenu (jour du mariage), les futurs époux comparaissent devant l’officier d’état civil accompagné chacun d’un témoin majeur ; il est donné lecture des articles 292 à295 du code

En effet, ces quatre articles renferment les obligations du mariage entre époux (on vous dit ce à quoi vous vous engagez où vous acceptez le oui).

Et l’article 292 : les époux se doivent mutuellement secours et assistance et s’obligent à la communauté de vie, ils doivent respect et affection et l’article 293 de poursuivre le couple assume ensemble la responsabilité morale et matérielle du ménage »

Azèta Nyampa a insisté sur le fait qu’on doit préparer les candidats à tête reposée avant qu’ils ne passent devant le maire et est revenue sur les principales responsabilités et obligations des époux vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis de la famille et des enfants.

Pour ce qui est des obligations, il faut noter le devoir d’assistance mutuelle, aucun époux n’a le droit de raconter dehors ce qui se passe dans sa famille , le devoir d’assumer ensemble les responsabilités morales et matérielles du ménage , le droit de la bonne communication entre époux, l’obligation de communauté de vie (obligation de cohabiter et de se soumettre au devoir conjugal ), le devoir de secours et de contribution aux charges  du ménage (pas souvent au sens numéraire : prendre soin des enfants par exemple),c’est ensemble qu’on doit gérer la famille, on gagnerait à éduquer nos enfants pour éviter de tout perdre un jour),

Le législateur a instauré des obligations des époux à l’égard de leurs enfants (Article 296 : les époux contractent ensemble par le seul fait du mariage l’obligation de nourrir, d’entretenir et d’éduquer leurs enfants et l’article 509 qui ajoute : tout enfant reste sous l’autorité de ses parents jusqu’à la majorité de son émancipation, ce qui veut dire qu’il est toujours à la charge des deux parents et l’article 514 qui insiste que ce soit toujours et encore ensemble qu’on doit gérer le ménage.

Pour Sidi Mohamed, le mariage ne doit pas être fait en tant qu’une formalité ; c’est pourquoi d’ailleurs on parle de plus en plus d’obligations qui sont beaucoup plus intrinsèques aux époux dans la mesure où il y’a des obligations réciproques « Il y’a le fait par exemple de respect mutuel, de  fidélité, de respect  des droits et devoirs, de  respect des normes sociales,  de respect des coutumes et religieuses, le soutien émotionnel, de soutien de l’assistance en cas de besoin… il y’a un ensemble d’éléments  d’obligations qui doivent être des obligations partagées, mutualisées au sein du couple et je pense que sur cette base, il ne faudrait pas que nous voyons les obligations, les responsabilités du couple au plan formel parce que si je dois répondre à la question avec un angle sociologique, je dirais que la responsabilité d’un homme à l’endroit de sa femme ne se limite pas juste à l’homme et à la femme » ; c’est pourquoi , ils ont  intégré la 3ème donnée qui est une donnée assez importante qui est la Divinité, c’est-à-dire que la relation de l’homme et de la femme centrée sur Dieu , c’est à partir de là que nous sortons un 4ème élément qu’on appellera l’union de l’homme et de la femme centrée sur Dieu, a-t-il précisé « Lorsqu’il y’a union, l’unité entre mari et femme, naturellement, ce qu’on obtiendra à la fin, ce sont des enfants de bonté, de bons citoyens , une bonne famille  qui est établie et sur la base de cette bonne famille, on peut obtenir une bonne société , ,une bonne nation et un bon monde ; encore faut-il que l’homme a compris sa responsabilité vis-à-vis de sa femme et que la femme aussi a compris sa responsabilité vis-à-vis de l’homme et la responsabilité principale qui est sollicitée aujourd’hui (parce que la plupart des couples traversent des difficultés à cause de  ce inaccomplissement de cette responsabilité, c’est la fidélité ; celle de l’homme à la femme et celle de la femme à l’homme. Cette relation, lorsqu’elle devient qualitative, permettra finalement d’obtenir des enfants qui sont aussi des enfants de bonté et c’est à partir de ces enfants que l’on peut construire une société harmonisée ».

Sidi Mohamed a en outre constaté que tous les problèmes que nous avons dans les différentes sociétés résultent du fait qu’il y’a des pères  et des mères irresponsables, qui ont mis au monde des enfants irresponsables et qui finalement sont dans la rue et s’est inquiété du fait qu’à   la fin cela créera une véritable lourdeur au plan social pour l’État  et pour le reste du monde .

Et pour ce qui est des solutions, les époux doivent apprendre à se pardonner, à s’aimer mutuellement et à s’unir.

Shadrack Balima, un participant s’est exprimé.

« Nous apprécions la thématique à sa juste valeur, c’est une bonne initiative et je crois qu’il faut ces genres de thématiques pour conscientiser de nos jours le monde si on veut réellement un développement endogène, un développement pour son pays, pour sa nation, il faut ces genres de thématiques pour aller de l’avant.

Ce qui a attiré notre attention, au niveau du mariage, on parle de responsabilité et qui parle de responsabilité, parle de deux personnes qui sont un couple et le couple ici ; il faut aller au-delà de ce que nous connaissions, et ce que je retiens, il faut la tolérance, le pardon et surtout la communication qui manque souvent dans nos familles et éviter aussi d’aller publier vos problèmes et essayer de les résoudre entre vous.

Il faut échanger, aimer mutuellement, dire ce qui ne va pas et chercher ensemble la solution et ne pas utiliser la violence qui, généralement est un chemin court que les gens aiment emprunter ».

La conférence a été animée par Azèta Nana/Nyampa et Sidi Mohamed Guigma et modérée par le psychologue, inspecteur d’éducation des jeunes enfants, Vincent Nagréongo.

L’association existe depuis 2022 et a eu son récépissé le 2novembre 2023 .

benedicteoued@gmail.com

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