Chaque année, le 28mai, la journée de l’hygiène menstruelle est célébrée pour souligner les bonnes pratiques d’hygiène menstruelle pendant les règles et pour sensibiliser à l’importance de l’accès aux produits menstruels, à l’éducation aux règles et aux installations sanitaires.
Dans le monde entier, de nombreuses femmes et filles sont confrontées à des difficultés pour gérer leurs menstruations. Et pire encore, les jeunes filles ou femmes handicapées, particulièrement celles vivant en milieu rural ont confié la Présidente (Zita Désirée Belem) et la chargée de communication (Faousia) de l’association Action pour un Monde Meilleur (AMM) « La gestion menstruelle et l’accès aux soins de santé restent un véritable défi pour de nombreuses femmes handicapées, particulièrement celles vivant en milieu rural. Ces femmes sont souvent privées d’éducation à la santé sexuelle et reproductive, marginalisées au sein même de leurs familles, exclues des discussions essentielles sur leur corps et leur bien-être ».
Ces dernières utilisent des moyens de fortune en cas de menstruation, ont-t-elles mentionné désespéramment « Lorsqu’elles ont leurs règles, elles utilisent des moyens de fortune : morceaux de pagnes, chiffons, voire des éponges, qu’elles insèrent dans leur vagin. Ces pratiques, faute de mieux, sont dangereuses, non hygiéniques et provoquent des infections. Cette situation découle d’un accès limité, voire inexistant, aux produits menstruels de base, dus à la pauvreté généralisée au sein de la communauté des personnes handicapées ».
À cela s’ajoutent des obstacles majeurs à l’accès aux soins, ont–elles ajouté « Les infrastructures de santé ne sont pas accessibles (absence de rampes, de mains courantes, de matériel adapté aux différents types de handicap), le personnel n’est pas formé à l’accueil inclusif, et la communication est quasiment impossible pour les femmes sourdes ou malvoyantes faute d’interprètes ou de guides. La mobilité elle-même est un frein : sans fauteuil roulant ou sans accompagnant, il est souvent impossible de se rendre dans un centre de santé. Pourtant, ces femmes ont les mêmes besoins, les mêmes douleurs, les mêmes droits que toutes les autres ».
Eu égard à ce constat, pour ces femmes handicapées, il est donc urgent de garantir à toutes les femmes handicapées un accès digne à la gestion menstruelle, à l’information, aux soins adaptés, et à un environnement où elles sont accueillies, écoutées et respectées « Ce combat n’est pas seulement sanitaire, il est profondément humain et fondamentalement lié aux droits et à la dignité ».
La Présidente de l’association des personnes de petite taille, Sarah Maiga exhorte les uns(es) et les autres à s’engager afin de promouvoir l’inclusion en sensibilisant et en soutenant des initiatives qui favorisent l’accessibilité et l’égalité pour toutes et tous « Ensemble, œuvrons pour un monde où l’hygiène menstruelle ne connaît pas de barrière, quelle que soit la situation ».
Pour ce qui est des défis spécifiques rencontrés par les femmes et filles handicapées en matière d’hygiène menstruelle, Sarah en a énuméré quelques-uns « Trop souvent, elles doivent faire face à des défis immenses : manque de produits hygiéniques, absence d’infrastructures accessibles, tabous persistants, et surtout, l’invisibilité de leurs besoins dans les programmes de santé et d’éducation ».
Ne pas répondre aux besoins des femmes et des filles en matière d’hygiène menstruelle peut avoir des conséquences de grande envergure sur l’hygiène de base, l’assainissement et la santé reproductive.
La gestion de l’hygiène menstruelle est définie par la pratique à utiliser des matériaux propres pour absorber le sang menstruel, qui peuvent être changés en privé, en toute sécurité, de manière hygiénique et aussi souvent que nécessaire pendant la durée du cycle menstruel.
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