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Dans le langage féministe, on ne parle pas de victime mais de survivante.
Maïmouna Ndoye, Référente genre et approches féministes à Equipop, bureau du Sénégal, une des facilitatrices et communicatrices est revenue sur les notions de victime, survivante, violence basée sur le genre (VBG) et violences sexistes et sexuelles (VBG).
Une victime pour Maïmouna, c’est une personne qui a subi quelque chose, qui a besoin d’être aidée, soignée, prise en charge,
Quand on parle de survivante, c’est aussi de dire ok, elle est victime, mais notre approche de prise en charge, c’est une approche de reconstruction et c’est une reconstruction qui ne peut exister que lorsqu’elle commence du dedans, c’est-à-dire que c’est la personne elle -même qui peut se reconstruire avec l’aide des autres et donc c’est une dimension d’auto détermination et d’autonomisation, d’Empowerment et de résilience qui est présente.
L’Approche féministe, c’est une lutte subversive et assumée ainsi pour les droits des femmes et c’est une lutte contre les valeurs et pratiques patriarcales qui assujettissent les femmes et créent une asymétrie et de discrimination entre les hommes et les femmes pour faire simple, c’est une lutte pour l’égalité des genres.
Rebecca West en 1913 « je n’ai jamais réussi à définir le Féminisme, tout ce que je sais, c’est qu’on me traite de Féministe, toutes les fois que mon comportement ne me permet pas que je sois traitée comme un paillasson » et pour moi, ça dit tout et de façon inversée, c’est de comprendre que le Féminisme, c’est de refuser la domination patriarcale.
L’Empowerment et l’intersectionnalité selon Josette-de Bernard AISSE, chargée genre et gestion des connaissances à Equipop, bureau Burkina, l’autre facilitatrice et communicatrice.
L’Empowerment, c’est juste renforcer la capacité de quelqu’un sur divers plans (social, collectif et politique) « Je prends l’exemple sur le plan social, cette personne dans un environnement quotidien dans lequel elle est, l’Empowerment, c’est le fait de pouvoir changer le statut d’une personne d’un point A à un point B ».
Cet Empowerment prend en compte beaucoup de catégories « D’abord l’Empowerment au niveau individuel de la personne , renforcer sa confiance en soi, son leadership en tant que personne pour pouvoir prendre les décisions qui lui sont propres, renforcer l’environnement social dans lequel cette personne est, c’est-à-dire sa communauté pour pouvoir l’accompagner dans cette démarche et initiative personnelle , renforcer les juridictions qui sont mises en place ( c’est-à-dire tout ce qui est politique, actions au niveau étatique, tout ce qui est décisions étatiques que l’État prend pour pouvoir aider cette personne à prendre ses dispositifs afin de pouvoir aussi renforcer son statut sur les plans économique, social , juridique) ».
L’intersectionnalité va au-delà des rapports entre l’homme et la femme, cela se focalise sur les sexes de façon spécifique. Cependant, on prend en compte d’autres aspects « Si je prends l’exemple des femmes. Au niveau de l’intersectionnalité, il faudrait qu’on analyse au-delà des rapports que ces femmes ont avec les hommes et ces rapports peuvent faire un pont entre elles et les rapports également que les hommes ont entre elles. Pour prendre en compte ces rapports, il faut prendre en compte le statut social de ces personnes, le statut économique de ces personnes, l’environnement dans lequel ces personnes sont et on peut inclure aussi le statut culturel, l’ethnie.
L’intersectionnalité va au-delà de ces rapports d’inégalité qui peuvent exister entre des personnes de même sexe, il faut faire l’analyse approfondie « si par exemple on voit des violences et on veut analyser les VSS, il faudrait voir quelle catégorie de femmes. L’intersectionnalité nous amène à ne pas nous statuer pour dire que les femmes sont victimes de VSS, mais quel type de femmes sont victimes de VSS, les femmes sont-elles moins économiquement stables, sont-elles de race noire, sont-elles de telle ethnie qui subissent telle ou telle violence ».
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