Programme de leadership féminin (PLF) : WANEP- Burkina présente les femmes du Vivier d’expertise féminin.

Le réseau ouest africain pour l’édification de la paix au Burkina Faso (BF) (WANEP-Burkina) entreprend depuis une dizaine de jours, une tournée à l’intérieur du pays (surtout les régions dans lesquelles se trouvent les femmes du Vivier) pour présenter les membres du Vivier (programme du PLF) d’expertise du BF.
Le top départ a eu lieu à Ouahigouya dans le Nord au cours de la commémoration de la journée panafricaine le vendredi 20aout 2021.
A l’issu de l’atelier de réflexion « sur la question de la violence basée sur le genre pour la mise en place d’un cadre d’écoute et de référencement endogène (activité entrant dans le cadre de la dite commémoration) », Les autorités locales de la région du Nord ont pu découvrir les deux femmes du Vivier que sont Antoinette Guingané/Ouédraogo (de Ouahigouya) et Mariam Ouédraogo/ Derra (de Gourcy). Flore Somda/Bisyandé (du Centre) et Kadidiatou Tarpaka de la Boucle du Mouhoun (toutes deux membres du Vivier du) étaient aussi de la partie.
Après le Nord, c’est la région du Sud-Ouest qui a accueilli la délégation de WANEP (conduite par sa coordonnatrice Alice Kombary/ Soulama) et accompagnée cette fois-ci par deux autres membres du Vivier que sont Téné Bénédicte Ouédraogo (du Centre) et Kadidiatou Tarpaka le mardi 31 aout 2021 à Gaoua, Province du Poni.
Au cours de la cérémonie de présentation, c’est le membre Djénéba Sidibé / Sangaré (membre du Vivier représentant le Sud-Ouest) qui a été présentée aux autorités locales. Ces dernières, très satisfaites d’avoir une femme jeune et leader à leurs côtés, ont promis de l’accompagner et de l’impliquer d’avantage dans les processus de paix, de prévention et de gestion des conflits.
Djénéba qui est beaucoup appréciée de tous, a réitéré sa disponibilité au cas où elle sera approchée pour d’éventuelles prises de décisions toujours entrant dans le cadre de la consolidation de la paix dans sa région.

Des autorités se prononcent à l’issu de la cérémonie de présentation du membre du Vivier.

« Les femmes au niveau de la région du Sud-Ouest ont toujours participé à l’édification de la paix  comme par exemple dans le domaine de la   parenté à plaisanterie et même à travers les mariages qui permettent de freiner des violences dans certaines familles lorsqu’il y’a des conflits » dixit le conseiller technique du Gouverneur en charge des questions relatives à la jeunesse, à la formation professionnelle et à l’emploi, Tobétaminé Kambiré.
Cependant, il déplore le fait que les femmes qui contribuaient beaucoup à l’édification de la paix dans le temps, sont plus tournées de nos jours à la recherche de l’argent, du mieux vivre, d’où l’individualisme.
Casimir Kambou, 2ème adjoint au maire de la commune de Gaoua, quant à lui pense que la femme est un des maillons importants de leur société surtout en milieu Lobi «  la femme joue un grand rôle dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale ». Pour lui, les femmes contribuent assez à l’édification de la paix et doivent d’avantage avoir un rôle plus important à jouer afin que leur participation soit plus visible notamment du côté de l’éducation (parce que c’est la femme qui est à la base de tout) surtout que nous sommes dans un contexte particulier « Si les femmes sont d’avantage outillées, elles peuvent être beaucoup plus efficaces dans la construction d’un monde de paix ».
Tout comme ses prédécesseurs, Réné Karambiri, Secrétaire Général de la province du Poni, représentant le Haut-Commissaire de la province du Poni reconnait que les femmes participent à l’édification de la paix dans le Sud-Ouest notamment au niveau éducationnel «  ce sont les 1ères à éduquer les enfants , ce sont elles qui sont tout le temps avec les enfants ; comme nous les hommes nous ne sommes pas à la maison, ce sont les femmes qui éduquent les enfants, suivent leur comportement et même au niveau adulte ».
Cette participation qui n’est pas assez significative selon ses dires (parce qu’elles ne sont pas dans les instances de décision dans la région),  Réné a souhaité qu’on les implique plus dans les sphères de décision, dans la cohésion sociale.

Des difficultés ont été soulevées suivies de recommandations.

« La femme est totalement délaissée en cas de décès de son conjoint et fait face seule aux charges domestiques et elle n’arrive plus à contrôler ni à maitriser ses enfants qui s’adonnent le plus souvent à des pratiques malsaines qui peuvent entrainer des conflits. Le manque de ressources et de moyens financiers est aussi l’une des difficultés majeurs » a souligné Kambiré. C’est pourquoi comme recommandations, il a invité les uns et les autres à travailler à renforcer les capacités des femmes sur le plan financier, à ce qu’elles puissent être vraiment autonomes pour prendre en charge leurs familles.
La femme est souvent victime de violence elle-même, si bien qu’elle n’a pas toutes les prérogatives pour pouvoir contribuer à quoi que ce soit, telle est la difficulté majeure relevée par Casimir « vous avez des régions ou elles sont exclues, n’ont pas droit à la parole ; ce qui fait que par moment elles ne sont pas totalement engagées , disponibles pour pouvoir contribuer à l’édification de la paix ».
Et comme recommandations, il préconise que l’on soit disponible pour accompagner la femme dans la lutte contre l’insécurité «  nous devons accorder plus de crédit et de confiance à la femme dans sa participation à la consolidation de la paix. Nous devons lui donner beaucoup plus d’espace et lui faire confiance dans ce rôle que nous savions ; un rôle dans lequel elle a beaucoup contribué de par le passé à la construction et à la défense du pays.
Ce qui lui permettrait d’être beaucoup plus présente afin de pouvoir jouer pleinement sa partition dans la consolidation et la lutte pour la paix dans le pays ».
Réné qui a indiqué que les femmes n’étaient pas assez impliquées dans les sphères de décisions, a insisté sur le fait qu’on prenne aussi en compte les pesanteurs socio-culturelles qui empêchent les femmes de s’exprimer librement «  souvent, elles ne veulent pas prendre la parole en public même si elles savent que leur apport est vraiment nécessaire. Du fait de la présence de certaines autorités, elles se réservent »
Pour pallier cela, il a aussi souhaité qu’on implique d’avantage les femmes dans la prise de décision dans la région, puisque selon lui, c’est elle qui donne la vie «  elle sait comment préserver la paix car étant la 1ère à souffrir avec ses enfants en cas de conflits, on doit toujours demander leur avis, leur accompagnement et je suis sûr que dans cette dynamique, elles donneront le meilleur d’elles-mêmes ».

benedicteoued@gmail.com

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