Prévention et protection des groupes vulnérables : Le Safeguarding pour lutter contre l’exploitation, le harcèlement et l’abus sexuels et bannir les comportements répréhensibles.

Les violences sexuelles et sexistes constituent un problème majeur au Burkina Faso (BF), surtout dans ce contexte de crise. Selon les données de l’étude sur « l’impact de la Covid 19 sur les droits des femmes burkinabè », commanditée par l’AFJ/BF dans le cadre du projet DSF, les Violences Sexistes et Sexuelles telles que le lévirat, la répudiation, les abus sexuels, le mariage d’enfants … persistent davantage et constituent de graves violations des droits des personnes vulnérables. A un autre niveau, il arrive que les personnes pour lesquelles nous travaillons subissent des formes d’exploitation et d’abus sexuels (EAS) qui constituent aussi une violation des droits de l’homme et un abus de pouvoir sur des personnes que nous nous sommes engagés à protéger. Pour y arriver, l’un des moyens de contrer ces pratiques et faciliter l’atteinte des objectifs de ce projet est le renforcement des capacités des équipes et intervenants terrain (Source : AFJ/BF).

L’association des femmes juristes du Burkina Faso (l’AFJ/BF) s’est engagée dans la prévention et dans la protection des groupes vulnérables, notamment des femmes et des enfants, contre l’exploitation, l’abus et le harcèlement sexuel et contre toutes les pires formes de maltraitance des enfants, à travers l’action des cliniques juridiques, les sensibilisations, les études recherches et l’élaboration d’une politique opérationnelle Safeguarding avec l’appui technique de Oxfam. Son adoption permettra à tous les acteurs de mieux se l’approprier et travailler à la protection des cibles bénéficiaires de leurs interventions. Cependant, malgré tous ces efforts, il reste à noter que les questions d’exploitation, abus et harcèlement sexuels ne sont pas souvent bien maitrisées par les acteurs. Les nombreux défis rencontrés quant au signalement par peur des représailles, les normes socio culturelles et la méconnaissance des textes, doivent être relevés afin de garantir une meilleure protection des droits humains (AFJ/BF).

C’est dans cette optique que l’AFJ/BF a décidé de renforcer les capacités des membres du consortium et des équipes AFJ/BF sur le safeguarding afin qu’ils intègrent les bons comportements dans leurs services divers offerts aux populations vulnérables.

Cette formation s’est tenue à Ouagadougou du 04 au 06 novembre 2025.

L’objet de la formation, c’est vraiment de capaciter les acteurs de la mise en œuvre du Projet « Se Défendre » sur le Safeguarding a expliqué le Chargé de Projet de l’association des femmes juristes du Burkina Faso (BF) (AFJ/BF), Point focal Safeguarding au niveau de l’association, Boureima Bilgo « C’est pour permettre à ces acteurs humanitaires que sont les membres de l’association des femmes juristes du BF, des Psychologues, les membres du consortium (IPBF (Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme), Voix de femmes, Equipop) du projet d’avoir des connaissances sur des mesures de protection pour protéger les personnes pour lesquelles nous travaillons sur le terrain ».

Pour Boureima Bilgo,Ce sont généralement des personnes vulnérables qui sont sous notre coupe et il va falloir prendre des mesures pour protéger ces personnes et avoir un comportement de protection, de sauvegarde et ça passe par la prévention ; d’où cette rencontre des acteurs ».

Concrètement, il sera question de partager les connaissances et les pratiques sur les mesures de protection des différentes organisations, a-t-il poursuivi « Il sera question de s’accorder sur les définitions préalables de ce qu’est le harcèlement, l’abus et l’exploitation sexuels et de faire en sorte que nous puissions avoir des comportements de protection sur le terrain au profit des personnes pour lesquelles nous travaillons. Ce sont généralement des personnes vulnérables qui sont sous notre coupe et il va falloir prendre des mesures pour protéger ces personnes et avoir un comportement de protection, de sauvegarde et ça passe par la prévention ; d’où cette rencontre des acteurs ».

Pour ce qui est des attentes, Boureima a souhaité que les participant.e.s  puissent maîtriser d’abord les concepts clés de Safeguarding, qu’il y’ai vraiment un partage( Parce qu’ils viennent  de différentes organisations) de pratiques en matière de Safeguarding dans les  différentes organisations , qu’ils puissent conduire une séance de sensibilisation de Safeguarding auprès de leurs  populations , qu’il y’ait des mesures pratiques de protection que les organisations développent pour pouvoir protéger et à long terme les populations pour lesquelles elles travaillent «  Qu’au sortir de la formation, on puisse avoir une ligne conductrice ; que chacun.e puisse s’engager à travailler à la protection des personnes pour lesquelles ils ou elles travaillent ».

Des participant.e.s  se sont prononcés à l’issue des 72h de formation.

Pour le Chargé d’animer le volet Safeguarding comme Point focal au niveau de OXAF/Burkina, et formateur, Nassirou Nikièma, le Safeguarding, c’est l’ensemble des mesures, des mécanismes mis en place pour protéger nous contre les autres communautés de ce que nous faisons « Il s’agit de renforcer les capacités du personnel humanitaire sur l’ensemble des comportements répréhensibles en lien avec les abus, le harcèlement et l’exploitation sexuelle.

Le Safeguarding parce qu’à partir du moment qu’il y’a cohabitation entre plusieurs communautés, il peut y avoir des abus (les acteurs humanitaires   peuvent utiliser la position qu’ils ont au niveau de la structure pour abuser de certaines personnes au niveau de la communauté, ou encore, utiliser un certain nombre de leur position pour faire des échanges sur ce qui doit revenir à la communauté comme de droit. Il y’a des situations qu’il faut prévenir pourque cela n’arrive pas puisque dès que cela apparaît dans nos interventions, ça sape la crédibilité de nos structures et ça met à nu la confiance qu’il y’a entre les différentes organisations et nous ».

Les 72h de formation ont permis aux participant.e.s de mieux comprendre le concept de Safeguarding et comment se comporter dans l’exercice de leur fonction.

« Durant les trois jours, nous avons d’abord défini les différents concepts. Il fallait qu’on puisse parler le même langage (on a remarqué que les participant.e.s n’ont pas une connaissance harmonisée des différents concepts) , revenir sur la définition des concepts, travailler ensuite sur ce qu’il y’a comme lien entre le Safeguarding pour les adultes et pour les enfants, quelles sont les différentes implications pour les enfants,

Nous sommes allés à des cas pratiques pour énoncer beaucoup de cas qui peuvent se présenter à terme afin que les participant.e.s puissent définir s’il s’agit des cas d’abus, d’exploitation ou de harcèlement sexuels  ( cet exercice a permis aux différent.e.s  apprenant.e.s de pouvoir faire la différenciation des différentes thématiques développées au cours de ces 72h de formation et ça  été un moment essentiel pourque chacun.e puisse vraiment tirer profit de cette notion »Dixit Nassirou.

Il a en outre  exhorté les  acteurs humanitaires à avoir un comportement qui permet aux différentes structures d’exister et de pouvoir atteindre leurs objectifs puisque selon lui,  dès lors que les comportements répréhensibles apparaissent dans l’implémentation des initiatives, cela met en mal l’organisation et ça  sape la crédibilité des différentes organisations et ce n’est pas du tout intéressant pour les différentes organisations « Donc, l’appel que je lance, c’est pour demander aux acteurs humanitaires d’éviter d’avoir des comportements répréhensibles surtout en lien avec le harcèlement, les abus et l’exploitation sexuels ».

Sonia Blanche Minoungou, Chargée de communication à l’ONG Voix de femmes et point focal PEAS (politique contre l’exploitation et abus sexuel) a salué l’association des femmes juristes d’avoir associer Voix de femmes à cette formation (Voix de femmes qui est membre du Consortium du Projet « Se Défendre »).

Ce que Sonia a pu retenir au cours de ces 72h de formation, c’est l’éclaircissement sur les points clés que ce soit l’abus, le harcèlement ou l’exploitation sexuelle « Je peux faire maintenant la différence entre ces mots et j’ai pu utiliser des mots justes pour qualifier ces mots, juste des termes simples qui me permettent de m’en sortir avec ces définitions. Aussi, j’ai pu voir que concernant le système de signalement, il n’est pas le même pour toutes les structures et j’ai pu m’imprégné des signalements des autres structures et aussi confronté à ce que Voix de femmes a comme dispositif de signalement ».

Elle a confié qu’elle relayera d’abord l’information qu’elle a reçue, ensuite elle sensibilisera aussi ses paires sur ce qu’elle a appris et essayera de se perfectionner en tant que point focal.

Selon Leila Samaké/Dakambary, Chargée de Projet VBG (violences basées sur le genre) et DSSR (Droits en santé sexuelle et reproductive) au niveau de IPBF (Initiative pananetugri pour le bien-ètre de la femme),elle a  pu avoir une définition claire de Safeguarding   qui vise à prévenir  tout abus, exploitation et  harcèlement  qu’il soit sexuel, physique , moral, émotionnel ou psychologique dans un cadre professionnel ou lié aux activités d’une organisation «  Il faut noter qu’il y’a eu une clarification au niveau des types de risques que le Safeguarding couvre notamment l’abus, le harcèlement et l’exploitation sexuels et même les abus émotionnels et psychologiques ; il y’avait aussi la présence d’un psychologue qui a pu donner des témoignages et des leçons apprises et pour ajouter, il y’a eu les principes clés de Safeguarding que nous avons pu parcourir qui étaient notamment la tolérance zéro, les responsabilités partagées, le signalement obligatoire (on a insisté là-dessus pourque d’autres acteurs qui font face à cette situation ou qui ont entendu, qu’on puisse faire le signalement comme il se doit  par les mécanismes appropriés, la confidentialité et le respect ».

 Et Comme appel à lancer, c’est vraiment motiver les ONG (organisations non gouvernementales), les institutions, toutes les parties prenantes sur le terrain qui accompagnent la communauté à adopter et à appliquer les politiques claires et de protection contre l’exploitation et les abus sexuels parce que cela engage tout le monde ; on

« Le Projet « Se Défendre », est un projet financé par Equipop sur trois ans et qui a pour but de consolider un 1er projet que nous avions exécuté depuis 2020-2023( intitulé Droits et santé des femmes) ; ce projet a eu des résultats et le bailleur principal qu’est Equipop et ses partenaires ont trouvé nécessaire de consolider les acquis en développant encore d’autres thématiques comme le Féminisme, les violences sexuelles et sexistes (VSS) et c’est dans ce cadre que le projet « Se Défendre » est né pour être mis en œuvre dans plusieurs localités du Burkina , pour toucher plusieurs cibles avec des objectifs de transformation , de prise en charge juridique, judiciaire, psychologique des personnes survivantes des violences et des objectifs de conduire des litiges stratégiques pour donner comme une expérience à partager en termes de réforme institutionnelle à adopter pour faciliter l’accompagnement des personnes vulnérables vis à vis des questions d’injustice.

Le projet a démarré depuis 2023 et en cours d’exécution ; chacune des organisations a déjà fait un grand pas pour mener plusieurs activités et nous sommes sur la mise en œuvre des actions et bientôt, on fera des bilans à mi-parcours pour voir ce qui doit être corrigé, les insuffisances, les acquis, les enseignements à tirer et comment améliorer pourque le projet atteigne ses objectifs en 2026 » a conclu Bilgo.

                                          benedicteoued@gmail.com

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