Médecine traditionnelle : Elle sauve des vies grâce à ses plantes.

Herboriste, tradi-praticienne de santé, Kadidia Dianda/ Lessamba a confié exercer ce métier depuis 2005.

Cette femme qui emploie cinq femmes (dont deux de façon permanente et qui sont rémunérées à la fin du mois) et deux garçons ( de façon temporaire), a hérité ce métier de sa grand-mère maternelle, bien que réticente dès les débuts (puisqu’elle était déjà commerçante et ne s’en plaignait pas du tout) a-t-elle expliqué : « J’ai commencé à exercer ce métier en 2005 sous l’autorisation de ma grand-mère maternelle qui l’exerçait depuis, donc pour vous dire que je suis née trouver mes parents herboristes, tradi-praticiens. Lorsque j’étais enfant, j’étais toujours aux cotés de ma maman, je l’aidais à exercer ce métier, à enlever les plantes en brousse, à piler, à tamiser, ce n’était pas développé comme aujourd’hui, mais je disais que c’était une partie de ma vie. Je ne pouvais pas imaginer un jour que j’allais continuer ce travail puisque je faisais déjà mon commerce (bien que je ne sois pas avancée dans les études) qui marchait bien et être tradi-praticienne était le dernier de mes soucis ».
Elle a en outre souligné que le métier d’herboriste a vraiment commencé en 2004 lorsque sa grand-mère maternelle lui a fait savoir qu’elle lui lèguera ce don et c’était à elle de prendre ses précautions pour continuer, et c’est à partir de 2005 qu’elle a commencé la vente des plantes et les soins des enfants au marché de vendredi de Tanghin (Arb yaar qui signifie marché de mercredi) pendant 3 – 4 ans avant de revenir à la maison (qui est un espace plus grand que celui qu’elle occupait pour commencer à étiqueter les médicaments et à les transformer (puisqu’il y’a des catégories de médicaments) : « En 2004, ma grand-mère maternelle, m’a appelé pour me demander de continuer ce qu’elle fait. Je ne le voulais pas au début ; car pour moi, ce métier est réservé aux personnes âgées et d’un certain âge. Cependant, à force de me convaincre en me faisant savoir que même toutes mes tantes étaient ancrées dans cette pratique, j’ai finalement accepté et j’ai commencé au marché et après, je suis revenue à la maison pour avoir plus d’espace » .
Herboriste (nous sommes de nature herboristes, car nous utilisons les plantes pour soigner. Dans la médecine traditionnelle, il y’a des catégories), Kadidia qui travaille en étroite collaboration avec le ministère de la santé, s’est dite très fière de son ministère de tutelle qui lui a permis et lui permet de toujours se former afin de s’améliorer et de se perfectionner : « Nous travaillons avec le ministère de la santé surtout pour des formations et des appui-conseils, donc j’ai appris beaucoup avec eux pour l’amélioration de mes produits , c’est à partir de cela que je continue à développer chaque jour les recettes ».
Tout métier, ne s’exerce pas sans difficultés a-t-elle lâché. En effet, cette brave Dame est confrontée à des difficultés non négligeables.
La 1ère difficulté résulte du fait que souvent il y’a des problèmes pour trouver les plantes « on a des femmes et des hommes qui sont dans des villages un peu éloignés , nous leur demandons d’enlever les plantes et nous les envoyer ; cependant, il y’a des plantes qui nécessitent souvent que tu les arrache toi-même , puisque c’est toi qui connait la plante , la partie de la plante que tu dois utiliser , on peut même aller jusqu’à 100kms pour chercher une plante pour venir soigner un malade , d’autres plantes peuvent être achetées dans les marchés, chez les herboristes , on commande aussi nos plantes chez les femmes et chez les hommes qui sont dans les brousses, c’est leur travail aussi de collecter les plantes et nous les achetons avec eux ».
La deuxième difficulté réside dans le fait qu’il est très dur pour avoir les recettes, pour transformer la matière 1ère «  vous voyez la femme qui est entrain de piller, il faut piller, c’est une difficulté aussi »
La troisième difficulté, est le manque de matériels adéquats « On a besoin de matériels tels que les broyeuses (puisque le ministère de la santé recommande qu’on transforme et présentement, j’ai des produits que je veux transformer en gélules, alors qu’il faut des géluleux pour mettre en gélules les produits transformés, il faut des gélules vides et pour fabriquer un médicament, il faut du matériel et en tant que tradi-praticienne, ce sont des médicaments à faible cout , donc on a besoin de subvention pour avoir ce matériel qui coute assez cher , car provenant soit de la Chine, soit du Ghana ; les geluleuses moyennes sont à moindre cout, cependant, elles ne sont pas à la portée de tout le monde  ».
Quant à la quatrième difficulté, c’est le problème d’espace «  Nous avons beaucoup de choses, même les lieux de stockage, vous voyez que c’est coincé et on cherche à avoir des locaux, des magasins, un dépôt pour les produits finis, pour la matière 1ère aussi, des lieux de préparation, donc, il faut séparer afin que cela soit aéré et propre »
La cinquième difficulté, c’est le transport pour l’acheminement des plantes « On s’entraide en cas de besoins ; ce qui fait que nous recourons très souvent à nos collègues des brousses qui nous envoient la matière 1ère via les transporteurs, ce qui fait qu’on doit débourser une somme pour payer le transport ».
Kadidia qui traite toutes les maladies infantiles( à commencer par la fièvre , la maladie qui fatigue les enfants qu’on appelle mycose « sè momdé en mooré » qui fatigue beaucoup les enfants parce qu’elle est une infection cyclique puisqu’elle va de la mère au père ; cette maladie fatigue surtout les enfants qui allaitent et il y’a toutes les maladies infantiles) , traite aussi les grandes personnes «  Je traite les hyper-tension, le diabète, la glycémie, les hémorroïdes les hépatites , la colopathie (qui touche tout le monde à ce moment parce que tout ce que nous consommons n’est pas saint et fatigue l’estomac ; il y’a la constipation , et surtout les kystes des femmes , des femmes qui souffrent de petites maladies d’ovaires, de trompes… ».
Toutes ces maladies sont très bien traitées chez Kadidia et le prix des médicaments varie d’un produit à un autre « Cela dépend de comment nous avons eu le médicament tout d’abord et , cela dépend aussi de la durée de la maladie puisqu’on fait souvent des traitements, (si quelqu’un vient avec son mal, je cause avec lui , pour savoir à partir de quel moment il a eu la maladie et à ce moment, on peut déterminer le cout du traitement), si non, il y’a des produits de 500Fcfa, 1000Fcfa, par contre, il y’a des médicaments de 10000Fcfa, 15000Fcfa , cela dépend de comment avoir le produit et la durée du traitement » et d’ajouter qu’elle a toute sorte de clients « Nous avons toute sorte de clients ( des fonctionnaires , des étrangers) ; j’expédie les médicaments vers tous les pays voisins , dans le pays via les cars transporteurs ».
Le métier nourrit son âme , a-t-elle conclu «  Tu calcules tes dépenses, si tu fais une dépense de 10000Fcfa sur un médicament, tu dis à la personne de donner 15000Fcfa ou 20000Fcfa dans lequel tu déduis ton transport, la paye des femmes (cinq femmes et deux garçons (rémunérés en fonction des recettes) , deux femmes sont rémunérées par mois , les autres viennent m’aider s’il y’a du travail et si il y’a quelque chose, je leur donne sur le champ, parce que ce n’est pas à chaque fois que nous avons du travail ».
Kadidia est joingnable au 64667716, 78249347
benedicteoued@gmail.com.

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