Masculinité positive : construire une société égalitaire et sans violences basées sur le genre (VBG).

Une photo de famille des participant.e.s et des panelistes.

Les stéréotypes de genre et les normes patriarcales continuent d’alimenter des inégalités et des violences à l’égard des femmes et des filles. Impliquer les hommes et les garçons dans la transformation de ces normes sociales est un levier essentiel pour la promotion d’une société plus équitable et respectueuse des Droits humains (IPBF).

Afin d’offrir un espace de dialogue et de réflexion collective, l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (#IPBF) en collaboration avec Médecins du Monde (#MdM) a organisé une conférence publique sur la masculinité positive, le leadership transformationnel, le genre et les droits des femmes le mardi 30 septembre 2025 à Ouagadougou.

Cette activité entre dans le cadre du Projet « Droit accès à la santé Nord Burkina » qui vise à terme, la jouissance accrue des Droits relatifs à la santé notamment à la santé sexuelle et reproductive des femmes, hommes, filles et garçons affectés par les conflits dans le Nord du Burkina Faso.

L’objectif de cette conférence publique, c’est de créer un cadre de dialogue, de réflexion et d’engagement collectifs en faveur de l’égalité du genre et pour la promotion des Droits des femmes, a expliqué la Responsable programmes de IPBF, Wendbénédo Elisabeth Zoundi « Nous avons invité d’imminents panélistes qui maîtrisent  vraiment la thématique sur le genre, la masculinité positive et le leadership transformationnel puisque  chaque participant.e  doit être acteur et actrice du changement, du développement du leadership au niveau de sa communauté et de son entourage. Les participant.e.s pourront poser leurs préoccupations sur ces thématiques afin de mieux approfondir leurs connaissances sur la masculinité positive, le leadership transformationnel. Nous avons aussi le thème sur le management traditionnel qui sera abordé qui fait parties des thématiques très importantes et très intéressantes et vont permettre aux participant.e.s de pouvoir comprendre et participer de façon active à  ce changement au niveau communautaire et institutionnel ».

Le presidium avec la Chargée du genre de IPBF à l’extrême gauche,la Responsable programmes de IPBF, Elisabeth Zoundi à l’extrême gauche et les panelistes au centre.

C’est Docteur Germain Ouali, Enseignant-chercheur à l’Université Norbert Zongo qui a planté le décor avec sa communication « Genre et management traditionnel africain ».

Docteur Ouali a évoqué le management traditionnel africain, c’est-à-dire voire comment l’Afrique a réfléchit à la famille, à l’organisation et à la chefferie.

Dans sa communication, il a tenté de développer trois grands axes, le genre et les relations de genre qui sont des pouvoirs aujourd’hui et pour lui, le genre se comprend très difficilement parce qu’il est multidimensionnel ; un concept, une méthode d’analyse et une approche pour le développement « Le concept illustre comment chaque société organise les rôles, les statuts pour donner une responsabilité à chaque personne. Pour ce qui est du management, j’ai abordé les écoles de management depuis la taylorisation jusqu’à l’école des ressources humaines pour donner la synthèse qu’aujourd’hui le management a quatre piliers que sont la planification, l’organisation, la direction et le contrôle ».

Il a en outre évoqué le management traditionnel africain, c’est-à-dire voire comment l’Afrique a réfléchit à la famille, à l’organisation et à la chefferie « J’ai pris le foyer traditionnel de la femme, les trois pierres.  C’est là où la mythologie de la genèse selon la société traditionnelle dit que ce foyer de trois pierres constitue la signature du contrat entre Dieu et la femme pour continuer son œuvre de création et ces trois pierres symbolisent la clarification, l’organisation, la direction et la marmite constitue le contrôle.

Pour dire que dans la société traditionnelle, lorsque nous voulons installer le foyer, on essaie de faire comprendre aux Africains comment se fait ce type de management et pour que cela soit très opérationnel, on essaie également de faire comprendre que le management ; c’est l’ensemble de ces quatre éléments (planification, organisation, direction et contrôle) qui permettent d’être opérationnel ».

Et pour conclure sa communication, il est revenu sur  l’afro-féminisme africain qu’il a perçu comme étant la revalorisation et la relecture des traditions pour les adapter et non pour dire si cela est bien ou pas «  Et  le 2ème élément, renvoie  un peu à  ce combat pour la valorisation des savoirs endogènes de toutes les femmes pour qu’elles puissent participer au développement en prenant le  cas du management africain à travers le panégyrique ou le  patronyme  pour expliquer que dans chaque patronyme il y’a des éléments de planification, d’organisation, de direction et de contrôle en précisant  que le genre est une question de pouvoir « Le  pouvoir est une question de quête et tout ce qui fait l’objet de quête mérite qu’on y réfléchisse de  très près et aujourd’hui, le défi de l’Afrique, c’est comment apporter sa pierre en terme de management pour les questions de genre et de pouvoir ».

Pendant longtemps, que ce soit en contexte de développement ou en contexte d’urgence avec la situation dans laquelle nous vivons, nous avons toujours vu que les activités de sensibilisation visaient beaucoup plus les femmes et les jeunes filles, a noté Issa Doussa (juriste de formation, conseiller en promotion du genre, consultant expert sur les questions de VBG)

dans sa communication sur la « Masculinité positive comme levier de transformation sociale ». Pour lui, les hommes n’étaient pas vraiment impliqués dans la lutte aux cotés des femmes et malheureusement, ça  ne produisait pas véritablement les résultats escomptés «  Nous savons que dans nos sociétés, lorsqu’une femme décide par exemple d’aller pour une activité, il faut qu’elle ait l’autorisation de son mari et cette masculinité positive vise véritablement à impliquer davantage les hommes dans les activités de sensibilisation, elle vise à expliquer qu’en réalité lorsqu’on dit que vous êtes un homme, vous devez utiliser ce pouvoir que vous avez ( c’est-à-dire  contribuer à la lutte pour les Droits des femmes) et  en tant qu’homme, ne  pas brandir les muscles qu’on a l’habitude de le voir, mais utiliser cette force que nous avons pour accompagner les femmes. Dans certains projets, nous avons vu des hommes accompagner leurs femmes ; c’est aussi leur manière d’accompagner leurs femmes. Cette masculinité positive, c’est de faire en sorte que les hommes puissent également s’intéresser aux questions des Droits des femmes, qu’ils puissent s’engager véritablement de la plus belle des manières ».

Dans son intervention sur le « Genre et le leadership transformationnel », Mme Sylvie Valian/Zoundi a souligné que le leadership transformationnel ne peut être effectif que s’il s’attaque aux racines profondes des inégalités de genre et aux constructions sociales qui limitent l’épanouissement des femmes comme des hommes. Elle a rappelé que les différences entre les sexes sont avant tout sociales et non innées, et qu’elles peuvent être corrigées par une volonté collective de changement. Selon elle, promouvoir l’égalité ne doit pas se réduire à accuser les hommes, mais au contraire à les considérer comme des partenaires incontournables dans la construction d’une société juste et inclusive. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la confiance et les capacités des individus, de valoriser la complémentarité dans les couples et au sein des communautés, et d’impliquer toutes les catégories sociales dans cette dynamique. En définitive, elle a invité chacun à devenir acteur du changement, car bâtir un monde égalitaire, c’est ouvrir la voie à un monde meilleur pour toutes et tous.

Charik Nadia Bancé, participante a souhaité comprendre ce qu’est la masculinité positive et comment elle pourra l’intégrer au quotidien « Parce qu’il est vrai qu’actuellement avec les Droits des femmes, il est important d’impliquer les hommes et on aimerait savoir comment les impliquer et quels résultats pouvons-nous avoir à les impliquant.

Ce que je retiens ; c’est que le genre est une dimension très complexe actuellement et que le comprendre, c’est vraiment très important et en comprenant ce qu’est le genre, cela nous permet de comprendre le fonctionnement de notre société, comment mieux impliquer les hommes puisque leur participation à la lutte pour les Droits des femmes est très importante ».

L’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF), organisation féministe investie dans une quête permanente pour le bien-être et l’épanouissement des filles et des femmes, met le développement de l’expertise des filles et des femmes au cœur de son travail. La vision de l’IPBF est celle d’un monde égalitaire où les filles et les femmes jouissent de toutes les opportunités pour leur bien-être. Sa mission est de promouvoir un féminisme inclusif et d’accroître les capacités de résilience des filles et des femmes. 

benedicteoued@gmail.com

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