Lutte contre l’utilisation artisanale du mercure: Des experts se penchent sur cette problématique

« Non à l’utilisation du mercure dans les exploitations minières artisanales et à petite échelle » : c’est autour de cette problématique qu’un atelier de diffusion du « Plan d’action national (NAP) » de réduction voire d’élimination du mercure dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) d’or au Burkina Faso a été organisé le vendredi 24juillet 2020 à Ouagadougou.

Selon le rapport d’évaluation initiale de la convention de Minamata réalisée avec le soutien de l’organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI),  bien que le secteur de l’extraction minière artisanale et à petite échelle d’or indique que  près de 50tonnes d’or sont produits annuellement par ce secteur en employant directement près de 428000personnes et  en faisant vivre indirectement plus d’un million de Burkinabés , cette activité suscite des inquiétudes au regard de ses effets sur l’environnement et la santé humaine a souligné le Représentant pays par intérim de l’ONUDI, Frédéric Nikièma.

Cette utilisation rejetée dans l’environnement par les acteurs pollue l’environnement et participe à détériorer les populations  et si on se réfère sur le plan mondial, ce phénomène participe à hauteur d’émission de 38%du mercure a indiqué le directeur général de la préservation, Désiré Ouédraogo : «En ce qui concerne le mercure, les investigations menées jusque-là ont montré qu’il y’a une grande utilisation de cette substance de façon artisanale et si on se réfère aux investigations menées, on se rend compte qu’il y’a une forte utilisation de cette substance donc , vous voyez quand vous allez vers ces pratiques artisanales, vous vous rendez compte  que les gens font l’amalgame entre le  minerai et le mercure ».

La femme n’est pas en marge de cette situation a précisé la secrétaire générale de l’association des femmes du secteur minier du Burkina,   et d’ailleurs membre du comité d’éthique de l’élaboration du plan national dans le cadre de la lutte contre l’élimination du mercure, Annonciata Thiombiano.

Etant membre du comité, elle a confié avoir participer à l’élaboration d’un programme national dans le but de démunier, voire d’éliminer le mercure dans la chaine de production de l’or de façon artisanale et de petite échelle : « Nous avons vraiment apprécié cette collaboration, le fait que nous soyons associé à cette activité nous a permis de proposer des actions qui vont aller dans le sens de prise en compte de la femme dans la réalisation de son projet ».

 

L’importance de prendre en compte la femme.

Annonciata qui est une femme de terrain, après s’ère rendue à plusieurs reprises sur les sites miniers, a constaté que  beaucoup de sites   sont fréquentés par un nombre très important de femmes et d’enfants  parce que la plupart du temps ce sont elles qui sont résidentes : «  Quand on va dans un site minier, il y’a beaucoup qui sont mobiles qui vont de sites  en sites mais la plupart des femmes que l’on retrouve dans ces sites sont autochtones et elles sont là, même quand l’eau  , l’air  sont contaminés et on assiste à  toutes les formes de contamination et de pollution chez les femmes et les enfants ».

En tant que   noyau dans la mise en œuvre de ce plan, elle a préconisé un certain nombre de mesures à appliquer.

De ces mesures, une sensibilisation sera faite au profit de cette cible à travers la réduction du mercure, qu’est le retords : « Nous avions contacté un fabriquant de retords et nous avions remarqué qu’il n’était pas du tout bien car ne répondant pas aux normes prescrites. Selon les dires du vendeur, ce retord permettrait d’éviter les respirations, les émanations du mercure. Cependant, le temps de réaction est très long et il met 13 à 25 mns pour réagir. Nous devons proposer des alternatives ».

 

Des difficultés rencontrées :

« Aucune institution à ce que je sache , ne finance le secteur minier qui est un secteur à haut risque » a déclaré Annonciata : « Ce sont  des auto-promoteurs et la plupart du temps, il se trouve que les femmes soient au bas de l’échelle , c’est-à-dire qu’elles ont le plus gros travail de la chaine (comprassage, lavage , vannage,  tout ce qui est assez difficile dans la chaine, elles ne bénéficient pas vraiment d’autant d’argent que les autres parties prenantes que sont les hommes » et d’ajouter que  Chaque travail a un risque donné , mais quand on s’engage pour une tache , il faut tout d’abord connaitre  les risques auxquels on est confrontés et quelles sont les mesures de protection , les mesures d’atténuation ou les mesures d’élimination de ces risques pour travailler dans un environnement  sain  « Pour celles qui souffrent et qui ne s’en sortent pas, ou n’arrivent pas à trouver d’autres alternatives, nous essayons de leur montrer d’autres activités qui sont des alternatives et souvent certaines se reconvertissent à d’autres activités parce qu’elles n’arrivent pas à trouver leur compte dans l’orpaillage ».

Elle a en outre signifié qu’une diversification est utilisée afin de pouvoir accompagner les femmes de telle sorte qu’elles abandonnent l’exploitation artisanale    au profit de   l’exploitation semi mécanisée pour aller vers une exploitation saine a-t-elle conclu.

benedicteoued@gmail.com.

 

 

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