Lutte contre les violences faites aux femmes : l’Association Nonglom Kuni sensiblise pour les faire du couple.


En marge de la célébration de la journée internationale de la femme (JIF), le Centre de développement chorégraphique (CDC la termitière) a abrité, le 08 mars 2023 à Ouagadougou, les activités du projet << Paroles de cœur et de corps >>. L’objectif principal, selon les organisateurs, est sensibiliser afin de faire sortir les violences du couple.

Sensibiliser pour lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG) à travers la danse contemporaine. Telle est la motivation de l’Association Nonglom Kuni à travers le projet Projet << Parole de cœur et de paroles >>. Avant toute chose, deux performances étaient à l’ordre du jour. En effet, à 14 heures, les spectatrices et spectateurs venus des marchés de Gounghin, de Toukin et de Pissy ont suivi la première qui est intitulée << Et si moi j'étais toi. Les restes de la vie >> de la danseuse italo-burkinabè Sylvia Ferraris. C’est l’histoire d’une folle qui surgit d’un tas d’immondices. Aux yeux du public, elle avance sur la scène avec de grosses lamentations au début. A la fois dans un cri de la folie, Sylvia s’identifie à l’autre qui serait dans cette situation. Déjà, elle se jette plusieurs au sol pour compatir . C’est cela être humain pour elle. Bien plus, son buste dirigé vers le sol, et en tenant une poupée qu’elle distribué comme un signe d’humanisme. Enfin, elle se déshabille et termine la danse en tenue de nuit pour dévoiler la vérité dans son attitude d’être humain.
Après ce spectacle, ce fut le tour de création artistique << Guiligri >> qui est qui fait une belle autobiographie de Esther Tarbandgo . Au début, dans l’ombre et dans un silence profond, c’est une danseuse avec une silhouette de 1,60 mètre qui est éclairée passablement par deux gros faisceaux de lumière. Les mains suspendues sur la tête comme signe de deuil et de détresse, la chorégraphe reste sans bouger au son de la musique. Soudain, quelques fréquences gestuelles se font sentir à travers son corps. Ses bras fait des va-et-vient de la tête dans une routine malsaine où elle la victime peine à s’échapper.
La danseuse Esther s’ebranle en se frottant son corps dans une rapidité angélique comme prise d’une forte démangeaison.

Des gestes à la fois horizontaux et verticaux semblent être comme des coups de poings donner à la vie dégoûtante et dénoncer son bourreau.
Par la suite, elle se déshabille d’une première tenue, fait deux pas en avant et un pas en arrière. La chorégraphe se forge sur une métaphore gestuel dont travail ponctuel à faire est que leur parole se libère, que ces violences sortent du couple. Esther se retourne et lève difficilement le pied avec toute une grande nonchalance froide. Quatre pas en avant,elle renoue avec des geste horizontaux puis verticaux en signe de désarroi qui porte en elle le sens profond de la souffrance. Les deux mains en l’air, elle scrute l’horizon, un geste qui s’accumule quelques minutes. D’une brutalité troublante, elle se déshabille et jette comme un jeu d’enfant la tunique de femme. Elle fait une course diagonale sur la scène en forme carré. Faisant le tour comme si elle tout ait autour d’un cercle, elle semble perdue dans une âme troublée par la violence. Ainsi, la danse se ressuscite en elle pour cicatriser les séquelles physiques. Le doute sur la douleur de se libérer des violences tués et perpétrées se construit par des pas lents saccadés. De là, elle s’accroche éternellement pour contenir et se défouler de sa détresse. Et dans une force intérieure de l’âme aigrie qui est fugitive des faits, elle s’élance dans une pirouette sur scène.
À tâtons, les gestes faites comme à la recherche d’une liberté excessive et incompréhensible. De toutes les façons, le message de Esther Tarbandgo est que ces violences sortent du couple.
Finalement, elle termine sa course fébrile toute essoufflée, en prononcant ces paroles comme un refrain a plusieurs reprises : Je m’appelle Esther Tarbandgo je m’appelle Geswende Ouédraogo. Elle se rahabille engaillardie d’une nouvelle tenue. C’est ainsi la fin de spectacle << Guilingri >> de 26 minutes.
Pour la directrice artistique, Blandine Yameogo, a insisté sur la valeur de cette rencontre pour discuter des problématiques liées à la femme. De même avis que Blandine Yameogo, Agnès Convolbo du marché de Gounghin a exprimé sa satisfaction pour le courage de la chorégraphe. Mieux, elle a salué le fait d’être approché pour une sensibilisation et pour des conseils sur les violences conjugales. Mme Convolbo a souligné que le phénomène est présent dans notre société actuelle.

Achille ZIGANI

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