Lutte contre les mariages d’enfants au Burkina Faso (BF) : Comment booster ce fléau qui prend de l’ampleur.

« L’ampleur du mariage d’enfant est assez grande au BF et surtout pour la tranche d’âges de 10 à17ans qui sont des enfants et il faut reconnaitre qu’il y’a beaucoup d’enfants qui sont mariés dans cet intervalle. Au moins un enfant sur 9 sont mariés avant l’âge de 15ans et au-delà, ils sont très nombreux à être mariés sans atteindre l’âge requis qui est de 17ans » Dixit Marcel Kaboré, inspecteur spécialisé d’éducation de formation et chargé de suivi –évaluation à l’ONG « Voix de femmes ».

C’est au regard de ce constat amer, que l’ONG « Voix de femmes », soucieuse du bien-être de l’enfant, a décidé une fois de plus d’outiller une quarantaine de journalistes et communicateurs issus des 13 régions du pays des médias publics et privés de la presse écrite, de la presse en ligne, de la radio et de la télévision.

Cette session de formation s’est tenue du 22 au 24 juin 2023 à Manga, localité située à une centaine de kms (dans la région du Centre-Sud, chef-lieu de la province du Zoundwéogo).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène a relevé Marcel :  Il s’agit des causes coutumières, religieuses et économiques « Sur le plan coutumier, la femme qui n’a pas le Droit de choisir son mari (on doit le faire pour elle), est vite mariée de peur qu’elle ne tombe enceinte ou qu’elle ne soit enlevée par un autre homme que celui à qui elle est prédestinée.

Au niveau de la religion, on constate qu’il y’a certaines religions qui ont tendance à marier des enfants qui n’ont pas l’âge requis de peur qu’elle ne soit souillée.

Economiquement, il arrive que des parents soient moins nantis et n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs familles, ni à ceux des enfants : Des filles sont obligées d’abandonner l’école par manque de moyens financiers de leurs parents. Et pour se libérer un peu des charges, ils (parents) préfèrent marier leurs filles sans se soucier des conséquences néfastes qui en résulteraient ».

Il faut noter aussi qu’il y’a une recrudescence de ce phénomène due à l’insécurité a-t-il précisé « Nous sommes en train de perdre des acquis non seulement liés à l’insécurité. Lorsque vous prenez par exemple le mouvement des populations qui entrainent les déplacements massifs des personnes prises dans l’insécurité qui viennent et qui sont en contact avec des populations hôtes, quelque part, il y’a de nouvelles valeurs qui s’installent ; ce qui fait que les populations ne croient plus tellement à ce qui avait été expliqué, sensibilisé jusqu’à maintenant.

Nous avons remarqué en outre que les populations qui se déplacent sont très pauvres et n’ont plus de moyens, donc sont forcément obligés d’accepter le phénomène pour pouvoir avoir de quoi se nourrir, avoir de quoi pouvoir s’occuper des autres enfants ».

En plus de l’insécurité, il ne faut pas oublier les conséquences du réchauffement climatique « Les populations qui n’arrivent plus à cultiver leurs terres (puisqu’elles sont dégradées), les bradent à moindre couts et sont obligés de quitter leurs localités pour d’autres horizons ; ce qui impacte négativement sur l’éducation des enfants et tant que des parents peuvent se débarrasser de leurs enfants en les mariant, ils n’hésitent pas à le faire ».

Le mariage est l’union entre un homme et une femme et les deux partenaires doivent être consentants avant de se marier.

Au BF, l’âge légal pour se marier est de 17ans pour les filles et 20ans pour les garçons.

benedicteoued@gmail.com

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