Lutte contre le mariage d’enfants, les unions et grossesses précoces : IPBF en fait son cheval de bataille.

Ce sont au total quatre régions que sont le Centre-Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Nord et le Plateau-central qui bénéficient de l’intervention du Projet « Améliorer la vie des filles, prévenir et lutter contre les grossesses et les mariages d’enfants et unions précoces » débuté en janvier 2024 et ce, jusqu’en décembre 2024 avec une enveloppe financière de 100.000Dollars.

Le lancement dudit projet a eu lieu le mardi 12 mars 2024 à Tenkodogo dans le Centre-Est, localité située à plus d’une centaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou.

La mise en œuvre de ce projet est partie d’un constat a expliqué la Directrice exécutive de l’Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF), Wendyam Micheline Kaboré « Selon les statistiques et selon l’analyse du contexte au niveau national, le cas des mariages d’enfants et des unions précoces sont légion et la plupart des jeunes filles surtout et les enfants font face à ce défi et surtout à cette violation de leurs droits. Il faut dire qu’en lien avec le contexte sécuritaire, avec le déplacement massif des populations et surtout avec l’abandon scolaire des élèves, certaines filles, sinon la majorité se retrouvent confrontées à cette situation de mariage d’enfants et d’union précoce ; tout simplement parce que, quand la fille se retrouve hors du système scolaire, elle est exposée à certaines violences et notamment ces violences dont nous sommes en train de parler ce matin. C’est suite à ce constat, que IPBF a pu mobiliser des fonds auprès du partenaire Girls First Funds pour travailler sur la prévention et la lutte contre ce phénomène dans notre pays ».

Plusieurs activités sont au programme a-t-elle poursuivi « Nous avons prévu des activités avec les jeunes filles concernées par le sujet notamment à travers leurs sensibilisations et le renforcement de leurs connaissances sur la thématique afin qu’elles puissent à leur tour sensibiliser leurs paires et cette paire éducatrice par laquelle nous allons passer, résulte du fait que quand les filles sont sensibilisées, elles peuvent également dénoncer le  cas de mariage précoce ou de mariage d’enfants  (lorsqu’elles sont   victimes ou quand leurs camarades sont victimes ; cela va permettre qu’elles puissent être des porte-paroles au sein de la communauté parce que les sensibilisations communautaires sont prévues pour sensibiliser la population de façon globale sur le sujet). Il est prévu également des émissions radiophoniques pour toucher le maximum de personnes possibles sur le sujet, des actions de plaidoyer (pour l’abandon de la pratique au niveau communautaire, pour sensibiliser également les parents sur les conséquences et les méfaits de cette pratique sur les enfants et sur les jeunes filles) ».

Micheline a précisé en outre que ces régions ont été choisies en raison des enjeux « C’est seulement au niveau du Centre-Est seulement que le taux n’est pas élevé.

Le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun sont des zones qui sont touchées le plus par le cas de déplacées internes ; ce sont les deux régions au niveau national qui accueillent les personnes déplacées internes et depuis des années, nous intervenons dans ces régions à travers différents projets qui touchent surtout les jeunes filles et les jeunes femmes et c’est ce qui a surtout motivé le choix de ces régions et la mise en œuvre de ce projet dans ces régions ».

Pour la chargée de projet à IPBF Carine Zongo, la mise en œuvre de ce projet va consister à un partenariat avec d’autre régions, avec d’autres organisations des quatre régions d’intervention à savoir Kaya, Tenkodogo, Koudougou et Zorgho « Cela va consister à réaliser des activités de causeries-éducatives, de renforcement de capacités à l’endroit de nos bénéficiaires qui sont les filles et les femmes et à l’endroit de la population. Nous aurons des émissions radiophoniques, des rencontres de plaidoyer, des spots radiophoniques (que nous allons produire et rediffuser dans les quatre régions d’intervention) ».

Des acteurs étatiques se prononcent.

Le Haut -Commissaire de la province du Boulgou (chef-lieu Tenkodogo dans la région du Centre-Est), Constantin D. Dabiré  qui ne doute point que le projet apportera beaucoup de changements (changements de comportement au niveau de la population qui bénéficie de l’intervention du projet), a réitéré sa disponibilité à accompagner la mise en œuvre de ce projet  qui, selon lui,  a pour intention d’améliorer la vie des filles en ce qui concerne le mariage des enfants et les unions précoces « Nous attendons de bons résultats pour essayer de relever les indicateurs à ce niveau parce que le mariage des enfants a certainement des conséquences sur leur devenir et le projet pourra apporter sa pierre ».

Le mariage d’enfant est une réalité sur le plan national et le projet s’est basé sur ces quatre régions parce que ces régions ont un taux de mariage d’enfants encore plus élevé que les autres régions  a relevé la représentante du  Directeur provincial de la solidarité, de la réconciliation nationale, de l’action humanitaire et du genre, Kadidiatou Nétié « Ce nouveau projet, nous l’accueillons vraiment avec joie, parce que le mariage d’enfant est vraiment une réalité au Burkina et le problème s’est exacerbé avec la crise que nous connaissons aujourd’hui. Ce projet est vraiment la bienvenue.

La province du Boulgou connait une situation un peu recrudescence avec des vagues de personnes déplacées internes qui viennent des autres localités et cela aggrave un peu la situation des filles et accélère encore le mariage des enfants ».

Tout comme le Haut-Commissaire de la province du Boulgou, la direction provinciale reste disponible pour l’accompagnement technique de ce projet, a-t-elle rassuré « Tout ce que nous pouvons accompagner pour ce projet, nous allons le faire afin qu’il y’ait beaucoup plus d’impact sur nos populations ».

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