
Au Burkina Faso (BF), une large majorité de la population est jeune : plus de 77,9% de la population a moins de 35ans en 2023 selon l’ANSDE (agence nationale de la statistique et de la démocratie).
Cette jeunesse qui est l’avenir du pays, s’adonne malheureusement à la consommation de la drogue, un fléau qui gangrène le système éducatif.
Quelles stratégies pour protéger les enfants contre ce fléau au Burkina Faso ?
En réponse à cette question, Éliane Ouédraogo et l’association « Sauvons l’avenir de nos enfants » ont organisé dans la matinée du samedi 27 septembre 2025(dans la Paroisse Notre Dame de Fatima de Dassasgo) une rencontre de sensibilisation au profit de jeunes (de 15 à 18ans) et de parents (venus accompagner leurs enfants).
Première du genre, cette rencontre découle d’une Initiative personnelle faite en collaboration avec l’association « Sauvons l’avenir de nos enfants » qui est une association créée par des parents d’enfants qui ont touché à la drogue et qui ont vécu la situation et qui savent quelle est la douleur et les conséquences que peut avoir la drogue au sein d’une famille, a-t-elle précisé.
Eliane Ouédrago

Afin de pouvoir aider les autres enfants et parents d’enfants afin qu’ils ne vivent pas ce qu’ils ont vécu, Marie Claire Tiendrébéogo, présidente de l’association « Sauvons l’avenir de nos enfants » a souligné que l’association est une association qui est née à partir de leur histoire où ils ont eu des enfants qui sont des usagers de drogue « Avec l’expérience difficile que nous avons eu, nous avons voulu concrétiser par une association afin de pouvoir aider les autres parents et les enfants pour qu’ils ne subissent pas ce que nous avons vu et vécu. Nous travaillons généralement dans les écoles, sensibilisons les enfants et surtout les parents puisque la question de la drogue est liée à la mauvaise compréhension entre parents et enfants. Nous faisons en outre un suivi et un accompagnement avec des familles ; ceux qui sont déjà dans la drogue, en termes de prévention, nous sommes aussi dans les établissements pour informer les enfants afin qu’ils aient une bonne conduite ».
La drogue est une réalité, a-elle poursuivi « Nous avons mené une campagne offensive l’année dernière avec le comité de lutte contre la drogue et ce que savent les enfants, nous en tant que parents, l’ignorons et sommes surpris. Ce sont des enfants de 9-10ans qui connaissent pratiquement tous les noms, malheureusement les parents ne sont même pas au courant. La drogue est vraiment une réalité ».
Au cours des échanges, à travers une approche participative, Marie Claire à inviter les enfants à formuler leur propre rêve (ce qu’ils veulent devenir demain), ensuite, ce qu’ils sont censés faire pour atteindre les rêves et terminer par ce qui peut freiner ces rêves « On veut d’abord comprendre ce qu’ils savent de la chose afin de les cadrer pour une bonne marche ».
Marie Claire

Des parents d’élèves apprécient et louent cette démarche.

« C’est une séance de sensibilisation et partages que l’association nous a permis de mettre en œuvre ce matin afin d’outiller les enfants et de les imprégner des risques qu’ils subissent, que leur impose la pléthore de substances nocives pour leur santé et pour la réalisation de leur devenir. Nous avons trouvé que c’était une très belle opportunité de permettre aux enfants de découvrir les risques associés à ces phénomènes et que nous parents ; nous puissions prendre conscience de la nécessité d’abord de connaitre, de comprendre et de pouvoir accompagner nos enfants » Dixit Safiétou Sow, mère d’enfants.
L’objectif recherché selon elle, c’est déjà une 1ère communion entre parents et enfants et une bonne compréhension mutuelle permet de communiquer entre parents et enfants, c’est-à-dire de permettre aux parents de pouvoir interpeller les enfants sur les risques et surtout de pouvoir instaurer une communication productive entre parents et enfants « Pour sensibiliser, il faut comprendre et à mon humble avis, beaucoup de parents n’ont pas vraiment la connaissance de la réalité de ce phénomène ; on ne peut pas guider un enfant si toute fois nous ne comprenons et connaissons pas ce phénomène, les risques et les dangers surtout pour nos enfants. Pour une 1ère, c’est déjà bien. Cependant, je les exhorte à créer d’autres occasions d’échanges afin d’élargir le champ de communication et la confiance ».
Safiétou Sow, parente d’élèves .

Ayant appris l’information (l’info) par le biais d’un parent d’un joueur, Audrey Ouédraogo/Da a confié avoir partagé aussi l’info à d’autres parents. Pour l’entraineur de basketball, elle souhaite que les joueurs puissent être outillés comme il se doit pour lutter contre ce fléau qui mine la société présentement « Ce fléau de drogue et de tabagisme est entrain de miner l’éducation parce qu’on se rend compte que ces drogues se présentent sous des formes très banales qui nous échappent. Les enfants consomment sans même connaitre les impacts négatifs sur leur santé, et sur leur vie de façon globale. Nous avons besoin d’eux puisqu’ils sont les futurs bâtisseurs de ce pays. Nous avons aussi besoin de personnes physiquement et mentalement aptes. Je pense que c’est vraiment une action salutaire et nous devons encourager ces genres d’initiatives afin que ça puisse atteindre le maximum de jeunes ».
Audrey Ouédrago /Da

benedicteoued@gmail.com