Leadership féminin : Malgré son handicap, elle ne baisse jamais les bras.

Handicapée de naissance (malvoyante), cadet de quatre enfants, nantie du Baccalauréat (Bac )A4,  étudiante en 1ère année Anthropologie à l’Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso, membre de l’association des femmes handicapées unies pour le développement à Bobo Dioulasso (localité située à plus de 200kms de la Capitale Ouagadougou, dans la région des haut-Bassins), âgée de 26ans, malgré son handicap, Maïmouna Konaté  a représenté son association lors des formations initiées et organisées par WANEP ( réseau ouest-africain pour l’édification de la Paix)/Burkina et ses partenaires financiers et de mise en œuvre que sont le PNUD, l’UNFPA, l’UNCDF .

Cette brave fille qui a participé aux formations sur l’Agenda femmes-Paix et sécurité du 16 au 17 avril 2024 et sur une session de sensibilisation au profit de 200femmes dont 100jeunes filles dans le processus de transition et de consolidation de la Paix (dans le cadre du Projet « Projet d’appui au renforcement des capacités et du rôle des femmes et des jeunes filles dans la consolidation de la Paix » du 18 au 19 avril 2024), a attiré l’attention   des unes et des autres et  particulièrement des formatrices, puisqu’elle ne prenait pas les notes de la même manière que ses paires.

En effet, en lieu et place du Bic, Maimouna utilisait le braille pour écrire.

Celle qui voulait s’inscrire au départ en sociologie (pour être sociologue plu tard, selon ses dires), s’est vue obligée d’aller en Anthropologie « Je voulais être sociologue et comme la filière sociologie n’existait pas à l’Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso, j’ai choisi l’Anthropologie et cette année (2024), ils ont reformulé pour que ça devienne Socio-Anthropologie ».

Maimouna a en outre confié qu’en étant handicapée, elle rencontrait des difficultés « Les difficultés pour accéder à la salle, pour prendre les cours (il faut que l’enseignant parle fort  afin que nous sachions ce qu’il écrit au tableau du moment qu’on ne voit pas. Certains enseignants, en dispensant leur cours, nous oublient souvent et aussi si les étudiants bavardent, non seulement ils nous perturbent, mais aussi nous empêchent de suivre et d’entendre ce que dit le professeur ».

L’association de Maïmouna Konaté accompagne ses paires.

L’association burkinabé pour la promotion des aveugles et malvoyants à Bobo est à 100kms du stade Sangoulé Lamizana a indiqué Maimouna « on a sept salles dans lesquelles on forme les malvoyants et aveugles.

Le 1er cours à être dispensé est la réadaptation ; c’est-à-dire qu’on nous apprend à former les lettres avec des planches et de petites pointes. Après la réadaptation, on fait le CP1, le CP2, le CE1 et au CE2. Et à l’issue de la réadaptation, on peut vous intégrer dans le système éducatif (dans les différentes écoles pour que vous puissiez vous adapter au même système que les autres afin de comprendre les réalités avant d’arriver au lycée ; puisque là-bas, on dicte et les professeurs ignorent le braille) et c’est maintenant qu’on arrive à faire des formations chaque mois au profit des enseignants pour les sensibiliser concernant le braille.

La réadaptation, c’est pour un an et en étant malvoyante, j’ai commencé l’école primaire au village ; j’ai fréquenté jusqu’au CE2 et lorsque je suis venue ici à Bobo, j’ai tout appris (les lettres alphabétiques) en une semaine ».

benedicteoued@gmail.com

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