Nantie d’un Master1 en Droits des affaires et fiscalités, d’un Master 1 en Marketing, Yasmine Konkolé a une Licence en Droit privé, un diplôme obtenu à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) de Bobo Dioulasso (localité située à plus de 300kms de la capitale Ouagadougou dans la région des Hauts-Bassins).
Celle dont l’âge est compris dans un intervalle de 25 à 30ans, vient (d’après elle) de se lancer dans l’entreprenariat « J’ai une petite expérience professionnelle de trois ans dans laquelle j’ai travaillé dans une entreprise d’innovation technologique, j’assurais le poste de Responsable marketing pendant deux ans. Au bout de ces trois ans d’expériences et de parcours professionnel, j’ai réalisé que j’avais acquis un certain nombre de compétences qui pouvaient me permettre de revenir travailler dans l’entreprise de maman et de l’aider à développer son activité. J’ai alors décidé de démissionner et après ma démission, j’ai créé ma propre entreprise qui évolue également dans l’agro-alimentaire et j’ai décidé de venir m’installer à Bobo pour développer l’activité de ma mère. Ma mère, elle est dans la transformation du manioc en atiéké et ses dérivés. Nous faisons le gari, le tapioka, l’atiéké, les biscuits et gâteaux de manioc, beaucoup pleine de choses et dans nos perspectives, on prévoit innover dans le domaine de la transformation du manioc »
Féminin Actu a découvert cette jeune et talentueuse fille très engagée, lors des formations initiées et organisées par WANEP (le réseau ouest-africain pour l’édification de la Paix) et ses partenaires financiers que sont le PNUD, l’UNFPA, l’UNCDF et le Fonds pour la Consolidation de la Paix. En effet, ces formations reposaient sur l’Agenda femmes-Paix et sécurité tenue du 16 au 17 avril 2024 et sur une sensibilisation au profit de 200femmes dont 100jeunes filles dans le processus de transition et de consolidation de la Paix (dans le cadre du Projet « Projet d’appui au renforcement des capacités et du rôle des femmes et des jeunes filles dans la consolidation de la Paix » du 18 au 19 avril 2024.
Je compte aider ma mère à positionner sa marque.
« Mon rôle essentiel, c’est de pouvoir déjà positionner la marque KASAVA de maman (parce que notre entreprise fait essentiellement dans la transformation du manioc) et KASAVA signifie manioc en anglais. L’entreprise, c’est KSC (Konkolé/Sawadogo Christine, le nom de ma mère, mais bientôt, l’entreprise va changer de nom pour devenir KASAVA INDUSTRIE ou l’industrie de manioc et la Marque, c’est KASSAVA GROUP (Unité de transformation de produits agro-alimentaires attiéké et ses dérivés) » a expliqué Yasmine et de préciser que son objectif consiste à donner de la visibilité à ladite marque dans la ville de Bobo, faire adopter le produit par les Bobolais et après dans sa politique de distribution, elle compte s’étendre dans d’autres villes comme Ouagadougou et environs et même dans la sous-région . Actuellement, ce que j’ai à faire, c’est de travailler déjà sur l’image, comment on présente l’attiéké et bientôt, vous verrez les nouveaux emballages que nous allons mettre sur le marché et aussi vous verrez nos différentes communications ».
Nos produits seront certifiés bientôt.
Nous avons pu engager en outre le processus de la démarche qualité et bientôt, nos produits seront Certifiés « C’est vrai que nous avons un besoin en équipements pour accroitre notre production, mais déjà, on essaie d’aller à l’essentiel et si toute fois, nous devons recevoir du financement, que vraiment la base soit déjà acquise ».
Maman, un très Bel EXEMPLE pour moi.
« Ma mère est un Exemple pour moi, elle est mon Idole, c’est une femme qui se bat très bien et son activité a du potentiel. Pour moi, c’est encore mieux de développer l’entreprise familiale puisque, le bénéfice revient après aux membres de la famille et à beaucoup d’autres personnes autour et j’ai trouvé vraiment très nécessaire de m’installer à Bobo et de m’impliquer dans les activités de maman pour vraiment booster ses ventes et aussi lui donner de la visibilité ».
Les difficultés, il n’en manque pas.
Yasmine a confié rencontrer d’énormes difficultés « Je rencontre d’énormes difficultés. Vous savez, la communication a besoin de beaucoup de moyens et ce que je fais, c’est vraiment avec mes moyens de bord. J’ai bien envie d’aller au-delà, mais je me dis que c’est petit à petit que je pourrai construire cette image de marque et pouvoir donner de la force et de la visibilité à cette marque.
Actuellement, on a vraiment besoin de financement qui va non seulement augmenter notre capacité de production puisque nous n’arrivons pas à faire face à la demande, mais aussi pour pouvoir communiquer et faire connaitre le produit parce que le produit est de très bonne qualité. Cependant, la seule chose qui nous manque, c’est vraiment de le faire connaitre et aimer ».
Le développement est un processus et pour réussir, il y’a des fondamentaux qu’il faut avoir.
« J’invite les jeunes à identifier dans leurs entourage, famille une personne qui a une activité qu’ils pensent pouvoir apporter leur contribution, c’est en cela qu’ils peuvent entreprendre. C’est une nouvelle expérience pour moi parce que je sais que j’apprendrai beaucoup aux côtés de ma mère et cette expérience me permettra de lancer mon entreprise plus tard : Je suis à mes débuts, je n’ai pas encore de visibilité ni de notoriété et je n’ai pas de grandes expériences. Cependant, cette expérience va me permettre de mieux installer mon entreprise et de pouvoir faire de bons chiffres ».
Un appel à lancer aux jeunes.
« Ce que j’ai à donner comme conseils aux jeunes, c’est déjà se lancer dans les petits businesses et activités de leurs mères , de leurs parents, sœurs et frères .Si vous êtes étudiant et n’avez pas grand-chose à faire et que vous avez de la compétence à leur apporter pour booster leurs activités, n’hésitez pas puisque c’est dans cela que vous apprendrez et aussi le conseil que j’ai à donner, c’est de commencer petit parce que la plupart ont de grands projets et pensent que si on a un grand projet, il faut le lancer immédiatement. Il y’a des réalités du terrain qui font qu’on ne peut pas tout exécuter en même temps : il faut d’abord commencer par un prototype pour voir comment ça marche, ensuite en fonction des réalités que nous rencontrons, pour redimensionner et reconfigurer les choses en vue d’améliorer ce qu’on fait et c’est comme cela qu’on grandit et aussi, il ne faut pas reporter à demain ce qu’on a envie de faire aujourd’hui. Lorsque vous avez une idée de projet, faites l’essentiel puisque personne ne viendra le faire pour vous, personne ne viendra dire que votre idée est bonne parce qu’on n’a pas la garantie que si vous mettez en place votre activité, elle sera viable. Commencez déjà pour qu’on puisse voir comment se présente votre activité ; cela vous permet de donner forme à vos idées et après, au fur et à mesure, les bailleurs de fonds vont identifier le potentiel qu’à votre activité et viendront vers vous ».
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