En collaboration avec la compagnie pression artistique (CPA), l’Association Nonglom kouni, a organisé un spectacle de théâtre intitulé : << Alors, tue moi >>, le jeudi 21 mars 2024 au Centre de développement chorégraphique La termitière (CDC La termitière) de Ouagadougou. Organisé au profit des femmes, pour sensibiliser sur les conséquences de viol.
La pièce ” Alors, tue moi,” écrite par l’écrivain dramaturge, Aristide Tarnagda, commence avec Solène incarné par Adjaratou Sawadogo et Sosthène ou Kader Ouédraogo assis dos à dos. Solène qui est une prostituée qui raconte son ressentiment pour les hommes. La victime n’arrive plus à comprendre un homme dont elle revoie toujours en lui le visage de son père qui fut son violeur dès l’âge de six ans. Elle explique la manière dont le viol incestueux a semé la confusion dans son esprit.
Après le tour de Sosthène qui la tenant des bras déclara sa flamme. La scène montre se déroule entre conversation et rêve de voyage à l’étranger Cela fait sept ans que Solène et Sosthène s’aiment mais ils n’ont jamais fait l’amour ensemble. Jusqu’au jour où Sosthène perd patience. Le jeune homme exige une explication à son amie.
Solène prise d’une colère forte a l’évocation de son père. Pour ce faire, il tient à faire l’amour avec elle. Mais, dans un silence, écoute, Solène ne veut pas parce qu’elle l’aime, parce qu’alors elle le tuerait. Elle ne veut pas qu’il subit même sort que les hommes qui ont couché avec elle. En réalité, elle les tue et arrache leurs sexes. Et cela, en guise de vengeance, car, elle a été violé par son géniteur à l’âge de six ans. Alors elle tue ses hommes pour se venger de son père.
Sur les planches, dans un climat de ressassemment de ses souvenirs affreux, les agressions de la jeune Solène se répètent à un rythme imprévisible. Elle la laisse en tant que victime sur le qui-vive, dans une insécurité permanente face à son prétendant Sosthène dont elle est tombée éperdument amoureux. Dans sa gorge, les mots s’accompagnent de la folie de dévoiler un secret qu’elle se sent obligée de ne plus s’en souvenir. Affolée d’intolérance sur le genre masculin, elle reste seule avec Sosthène qui sait lui imposer le silence malgré ses menaces. Puis, l’amour qui l’aveugle la rattache au jeune homme qui lui retient pour des rapports sexuels.
Tantôt sur scène elle rejoint et se blotie contre Sosthène qui lui rassure, tantôt, elle se rétracte. Mais, toujours l’effroi du retour de l’actes de viol et les meurtres de ses victimes lui hante. Elle refuse car le même sort au naïf Sosthène. Finalement, il lui conseille de tout recommencer. Celui-ci refuse catégoriquement. Or, il oublie que l’acte incestueux a laissé dans sa mémoire les conséquences sur la représentation de son corps et celle d’un homme. Maintenant, les gestes sur scène sont fonction de la gravité de ses agressions et de la précision ses victimes qu’elle tue en arrachant le sexe. Elle lui témoigne un sentiment de perte de son intégrité corporelle, de son ” vagin ” pendant les viols de son père celui avec qui sa vie a débuté. Sur ces mots qui sortent du cœur de la jeune Solène blessée à vie, Sosthène, tout excité, tente de lui faire l’amour. Elle l’arrache le sexe comme pour tuer son violeur d’enfance. Et Sosthène s’écroule…
A la fin de la pièce, la représentante de l’association Nonglom kouni, Esther Tangbadgo a avoué son émotion en suivant la pièce qui est une leçon à tirer. << Quand ça se passe mal au foyer, ça joue sur l’avenir des enfants>>, a-t-elle fait comprendre. Car, a-t-elle affirmé, cela interpelle les uns et les autres sur l’éducation des enfants et des actes ignobles qui ne faut pas les faire subir. Tout en remerciant les acteurs qui ont œuvré à la réussite de l’événement, elle a fait savoir que l’objectif de cette présentation est au profit des femmes afin de les sensibiliser sur les dangers dans les foyers.
Achille ZIGANI