« Le Cri d’alarme, c’est pour que les uns et les autres s’y mettent pour la Paix, pour que chacun œuvre pour la Paix et la Stabilité parce que sans cela, rien ne marche et nous sommes parmi celles qui sont convaincues que sans l’Inclusion des femmes dans les processus de Paix, de Réconciliation, de Médiation, de Négociation et de partages d’idées, les choses ne vont pas bien fonctionner parce que la Femme en général a une forte contribution à apporter sur cet aspect » dixit Saoudata Aboubackrine, secrétaire générale de l’association Tin Hinan (avec les femmes pastorales du Sahel en mouvement ).

L’année 2023 qui s’annonce est une année pleine de défis pour les femmes Sahéliennes, pour les femmes pastorales a souligné Saoudata.
Parmi les principaux, elle a cité la situation des femmes pastorales, sahéliennes déplacées internes et ce 1er point pour elle, est vraiment une tourmente puisqu’il y’a la peur et l’anxiété « On retrouve des femmes qui n’étaient jamais sorties (de leur terroir aux fins fonds du Burkina, du Sahel) entrain de mendier dans les rues de la capitale Ouagadougou pour avoir la pitance quotidienne afin de subvenir aux besoins de la famille ( parce qu’elles ont laissé à la maison des personnes vulnérables , leurs enfants qu’elles doivent nourrir et s’occuper d’eux à leur retour )pendant que les hommes se cachent derrière leur orgueil pour ne pas trop se faire voir. Chacune d’elles a son histoire et se retrouve dans une nouvelle vie, une nouvelle situation, un nouveau monde auxquels elles ne sont pas habituées ; ce qui fait que c’est un sérieux problème qui touche tous les niveaux y compris ceux de la survie et de l’économie ».
Pour ce qui est du 2ème défi à relever, Saoudata est revenue sur les effets de changement climatique qui impactent négativement avec son corollaire d’appauvrissement et de sécheresse ; ce qui a un impact sur la santé humaine « Dans les zones Sahéliennes, ce sont les femmes qui utilisent les produits végétaux pour guérir les malades ; cependant, avec le changement climatique, des espèces de plantes meurent. Quand tu prends par exemple l’aspect nutritionnel avec ces sécheresses surtout pendant les périodes de soudure, il y’a beaucoup de produits, de fruits et autres qu’elles ne peuvent plus avoir ; souvent même les plants qui ne produisent plus, il y’a des arbres en voie de disparition ».
En ce qui concerne le 3ème défi à relever, c’est celui de la sécurité et celui des infrastructures, a-t-elle poursuivi «   De plus en plus, il y’a très peu d’accès à l’assistance à ces communautés ; du coup, l’éducation devient un problème presque rare dans ces zones sahéliennes où l’insécurité est plus accentuée et récurrente avec le problème d’eau. Une autre préoccupation résulte du fait que les centres de santé sont abandonnés à cause de l’insécurité puisque les femmes ont peur d’y aller et beaucoup préfèrent accoucher à la maison ».
Le 4ème défi à relever est l’inclusion, a -t-elle indiqué « Lorsque nous entendons actuellement parler d’inclusion, c’est très bien. Cependant il faut l’adapter selon les situations. On se bat pour cela et dans le cadre de notre Projet « femmes pastorales en mouvement », nous sommes en collaboration et en partenariat avec FJS ( Foundation for a Just Society) (qui intervient dans trois pays que sont le Burkina Faso (BF), le Mali et le Niger) en vue de lutter contre le manque de participation des femmes dans les sphères de décision, le manque de voix féminines et le difficile accès aux différents programmes et systèmes. Le fossé est là et reste un défi de rappeler aux uns et aux autres y compris les mouvements féminins qui luttent pour cela, mais aussi à nos institutions étatiques (c’est un défi qu’ils ou elles se rappellent à chaque fois qu’il y’a un fossé entre les actrices et acteurs qui ont besoin de ces inclusions).
C’est au regard de tout cela, que nous, en tant qu’organisation de femmes rurales, de femmes pastorales, citoyennes (de ce pays et d’autres pays dans lesquels nous intervenons), en tant que Tin Hinan que nous devons apporter notre contribution, ne ce reste qu’arriver à faire le minimum vue nos moyens limités (même si nous avons la volonté), a-t-elle conclu.

benedicteoued@gmail.com

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