Festival féministe du Burkina Faso : Un espace inclusif de rencontre, de réflexion et de bien-être entre femmes.

« Bienveillance et sororité », est le thème autour duquel le premier Festival Féministe du Burkina Faso a eu lieu au Palais des sports du 29 au 31 mars 2023. Trois jours d’échanges et de célébration des personnes engagées pour la défense et la promotion des droits des filles et des femmes.

Initié dans le but de regarder avec une perspective féministe les luttes et les actions des femmes du Burkina Faso, le festival féministe se veut un espace de manifestations militante et culturelle autour du féminisme. C’est donc un espace qui propose d’explorer ensemble les différents aspects qui mobilisent les féministes, les activistes, les femmes défenseuses des droits humains qui luttent contre toutes les formes de discrimination, et d’oppression que subissent particulièrement les filles et les femmes dans leurs diversités.

Il s’est agi donc de se rencontrer, de mutualiser les forces, et de réfléchir à l’apport des femmes au maintien et à la construction de la paix dans notre pays.

A la fois un espace de rencontre, de réflexions et de bien-être, le festival féministe a tenu en haleine les participantes à travers différentes activités proposées. Ce fut l’occasion pour les activistes individuels, les organisations, les défenseurs.ses des droits des femmes de découvrir et de se saisir des outils féministes pour favoriser l’expression et le partage d’expériences individuelles et collectives. C’était également une occasion pour le groupe d’organisations que sont le Collectif des Féministes du Burkina Faso (CFBF), l’IPBF, le Fonds Pananetugri, l’ONG voix de femmes, le mouvement citoyen Femin-In, l’association d’Appui et d’Eveil Pugsada (ADEP), et bien d’autres organisations de promotion des droits des filles et des femmes, de consolider leurs luttes pour la promotion du bien-être de la femme au Burkina Faso.

Un espace de Rencontre

Le festival féministe est un espace pensé et réfléchi pour les activistes, militantes, défenseuses des droits des femmes, féministes, groupes et organisations de défense des droits humains.

C’est un espace très composite qui a réunit près de 200 personnes avec des filles et des femmes du monde communautaire, des administratives, des académiciennes, des travailleuses domestiques, des aide-ménagères, des femmes en situation de handicap, des étudiantes, des femmes journalistes et communicatrices, des élèves… mais avant tout des femmes fortes, venues se connecter ou se reconnecter les unes aux autres.

Le festival fut une porte d’entrée pour les filles et les femmes, de vivre leur solidarité et montrer les rapports entre femmes de manière bienveillante et sorore.

Un espace de réflexion et de partage

Le festival féministe se veut aussi un moment de réflexion sur les différents sujets de l’heure et de préoccupation des festivalières. Nous nous rencontrons pour mutualiser nos forces et réfléchir à notre contexte de travail, à nos différents acquis et surtout à la contribution de notre travail au maintien de la paix au Burkina Faso.

À partir d’un talkshow inaugural chaque matin, s’en ai suivi des cabarets féministes parallèles. Une thématique centrale a ensuite conduit le fils des réflexions journalières.

Le talk-show avait pour objectif de créer un cadre d’échanges et de débats afin de faire ressortir les défis auxquels les féministes, les activistes, les défenseures des droits des femmes, des droits humains sont confrontées et leurs contributions en faveur d’une participation effective au développement. Ils ont fait l’objet de diffusion simultanée sur les réseaux sociaux.

Le féminisme (identité individuelle et institutionnelle), le dialogue intergénérationnel entre médiévistes et contemporaines, la paix et la sécurité sont les sujets autour desquels les échanges se sont organisés.

Un espace de soins et de bienêtre

 « Pour les féministes que nous sommes, prendre soin de soi ce n’est pas de la complaisance, c’est de la préservation de soi, et c’est un acte de guerre politique »

En proposant le programme du festival et en l’organisant, nous nous doutions que plusieurs d’entre nous arriveraient épuisées, stressées, après un long mois de dénonciation, de protestation et de revendication durant le mois dédié à la femme (rappelons que le festival s’est tenu à la fin du mois de mars). Nous le savons toutes. tous, la lutte pour les droits des femmes c’est tous les jours, mais le mois de mars au cours duquel est commémoré le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, voit une concentration d’actions de réflexions, de célébrations, de revendications. Le festival féministe s’est efforcé d’associer réflexions et bien-être afin de permettre aux festivalières de faire une pause, de nous ressourcer et de poursuivre notre lutte. Des séances de Yoga, de massages, d’écriture thérapeutique, de guérison pratique, danse ont été entre autres proposées à toutes les festivalières.

Une séance d’échanges avec une sexologue a été réalisée afin de briser les tabous en lien avec l’épanouissement sexuel de la femme. Au cours de ces animations journalières, la santé sexuelle et reproductive a fait l’objet d’une session spéciale. En rappel, le Burkina Faso fait face à une recrudescence des grossesses non désirées des jeunes filles en milieu scolaire et d’un taux élevé d’avortement clandestin (23 pour 1 000 dans les zones rurales, et 28 pour 1 000 à Ouagadougou, et plus élevé dans les zones urbaines autres que Ouagadougou—42 pour 1 000)., et le lien entre le contrôle du corps de la femme et la santé sexuelle reproductive des jeunes filles a été mise en exergue durant ce festival.

Le gala féministe : Un moment de reconnaissance

Une soirée gala a été organisée le jour de la clôture du festival le Vendredi 31 Mars 2023.

Le gala fut un moment extraordinaire de mise en exergue, en lumière de tout ce que les femmes apportent à la lutte pour l’égalité au Burkina Faso. Moment de fête et de réjouissance, ce fut un moment pour les festivalières de revivre les luttes et de célébrer les victoires avec la reconnaissance des avancées obtenues grâce aux devancières et à certains.es donatrices. donateurs qui soutiennent le travail des féministes au quotidien.

IPBF

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