Femmes déplacées internes de Kelbo : Entre désespoir et espoir.


Contraintes et obligées d’abandonner leurs concessions et tout ce qu’elles ont eu tout au long de leur vie, pourchassées souvent même tuées par des groupes armés non identifiées, des Populations entières, pour avoir la vie sauve fuient et se retrouvent ailleurs souvent sans rien et sont obligées de reprendre tout à zéro puisqu’ayant tout perdu.

On dénombre près de 200 PDI (Populations déplacées internes) qui viennent d’horizons divers comme Titao, Boussé et autres a spécifié le président du CVD (conseil villageois de développement) de Koutoura, Kamélé Soma

Kamélé Soma, président du CVD ( conseil villageois pour le développement) de Koutoura
et d’ajouté que ces PDII sont éparpillées et qu’un projet DCAD INTERNATIONAL leur vient en aide « il y’a un projet DCAD INTERNATIONAL qui nous vient en aide afin qu’on puisse les réintégrer facilement. Ce projet, nous a divisés en deux groupes et en deux comités de protection. Un comité se trouve à Yéguéré et dirigé par le CVD dudit village et un ici à Koutoura que moi-même je dirige ».
Dès leur arrivée, on les recense d’abord avant de les orienter à l’action sociale qui les enregistre à tout moment, a poursuivi le CVD Soma et de préciser qu’on leur fait choisir un responsable qui fait partie du comité de protection.
A la question de savoir comment s’est faite leur intégration, le CVD de Koutoura a répondu à l’affirmatif « Ils arrivent à s’entendre avec la population autochtone. Ils sont un peu dans les quartiers puisqu’on n’a pas choisi un site pour les installer. Les propriétaires terriens leur ont céder des terres et certains ont pu se construire des logements et je pense qu’il n’ya pas de problème pour ce côté ».
En ce qui concerne les difficultés, elles sont très nombreuses, a répondu Kamélé « Ils sont venus les mains vides et il y’a aussi le problème de vivres. Beaucoup n’ont même pas de moyens pour se procurer des produits en cas de maladie. L’eau potable manque : ils sont arrivés trouver que nous avons quelques forages, qui tombent souvent en panne ».
De ces populations, nous avons rencontré celles (surtout les femmes) de Kelbo (département et commune rurale du Burkina Faso, situé (e) dans la province du Soum et la région du Sahel) vivant à Koutoura (localité située à 35 kms de Banfora dans la région des Cascades) le samedi 18 décembre 2021.

Cela fait trois ans que Nomtondo Badini (femme d’un certain âge) vit à Koutoura.
Nomtondo qui a confié être venue dans cette localité grâce à un frère qui y vit déjà depuis quelques années, a malheureusement perdu un autre frère au cours de la fuite.
Elle dit avoir été reçue à bras ouvert par les autochtones de Koutoura et elle vit en paix, dans l’amour et dans la quiétude ainsi que dans la cohésion sociale.
Celle qui ne peut plus rien faire parceque croupie par le poids de l’age, s’adonne malgré elle au vannage de l’or dans les montagnes à quelques kms de sa concession a-t-elle dit avec une voix de pitié et d’ajouter qu’il lui manque la nourriture puisqu’elle n’arrive même pas à avoir deux repas par jour « Nous rencontrons plusieurs difficultés ; on n’a pas à manger. Nous voulons de l’aide et toute aide est la bienvenue ».
Tout comme la 1ère, Lobo Sawadogo selon ses explications, a aussi fui Kelbo pour se réfugier à Koutoura et rencontre les mêmes difficultés « La cohabitation avec la population est impeccable ; cependant, nous n’avons pas de quoi manger, on a faim, on n’a pas de champs pour cultiver on s’adonne aux travaux de la mine d’or (nous vannons la terre), on n’a pas de logements, voyez-vous, ma maison est un hangar entouré de plastique et surtout quand il pleut, on ne sait pas à quel Saint se vouer.
J’aimerais être vendeuse d’habits si toute fois je gagne de l’aide ».
Même son de cloche pour Zoupoko Ilboudo, couturière et vivant à Koutoura depuis 3 ans.
Zoupoko qui a appris la couture en 2006, a indiqué avoir un peu de clients vue que c’est la fête « Ca fait trois ans que je suis là, j’ai appris à coudre depuis Kelbo et cela fait 15ans que je couds, j’ai un peu de clients pendant les fêtes, après, tout est morose, plus rien .
Nous n’avons pas à manger et le peu que je gagne, je suis obligée de me ravitailler en vivres, on n’a pas de champs pour cultiver ».


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