Pionnière dans la transformation de la semoule de manioc (à partir de la pâte fermentée de manioc),rapatriée de la Côte d’Ivoire en 2002 suite à la crise socio-politique politique, Chevalier de l’ordre de mérite (distinction du ministère de l’agriculture), présidente de l’organisation des interprofessionnelles de la filière manioc au Burkina Faso (BF)(OIFIMA/BF), présidente de l’union nationale des sociétés de coopératives des transformatrices de manioc du Burkina (UNTM/BF), présidente de l’association féminine TeedTaaba pour la réinsertion socio-économique des femmes rapatriées de la Côte d’Ivoire, coordonnatrice du réseau des productrices d’attiéké séché et innovant (RPASI), Sabine Zoumbara/Nana a créé une entreprise agroalimentaire dénommée « NanAlim » en 2010. L’entreprise basée dans la commune rurale de Pabré, incarne même l’essence de l’innovation dans le domaine de la transformation des produits locaux, en particulier le manioc.
NanAlim est l’une des bénéficiaires du projet PACTE (Projet d’Agriculture Contractuelle et Transition Ecologique) avec l’appui technique et financier des partenaires du Gouvernement du Burkina Faso que sont l’Agence Française de Développement (AFD), l’Union Européenne (UE) et la Coopération financière allemande (KfW).
Le projet est mis en œuvre depuis 2019 par la Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale (DGPER) avec l’appui technique d’un Gestionnaire recruté.
Ce dit projet qui touche à sa fin, les partenaires de mise en œuvre, pour une question de redevabilité, ont jugé nécessaire d’associer les femmes et hommes de médias (à travers une caravane de presse) afin que ces derniers puissent s’imprégner des réalités et réalisations qui ont été faites depuis six ans et aussi pour plus de visibilité en touchant du doigt les réalités de l’agriculture contractuelle. Cette caravane sillonnera les régions du Centre, du Centre-Est, du Centre-Ouest, de la boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins et ce sont au total une quinzaine de structures qui seront visitées.
NanAlim est la première structure visitée dans la matinée du lundi 14 octobre 2024. Cette unité de transformation du manioc en semi-industriel, fait la transformation du manioc telle que l’attiéké sec et frais et son produit phare ; c’est surtout l’attiéké sec, a expliqué Sabine « on a d’autres sous-produits tels que le tapioka, l’amidon, le produit phare est l’attiéké parce que nous voulons accompagner l’État sur la sécurité alimentaire puisque l’attiéké déshydraté est un produit durable (sa durée de conservation est de trois ans et plus).
Sabine qui ne cache pas sa joie parce qu’ayant été bénéficiaire du PACTE, a confié avoir reçu beaucoup de choses avec le projet PACTE « En termes d’organisation de l’entreprise à travers le recrutement du personnel de l’entreprise tel que le commercial, le comptable, les commerciaux. Nous avons participé à des manifestations promotionnelles de nos produits sur le marché et au niveau de l’organisation, ce projet nous a permis d’augmenter et de sécuriser notre production en créant le partenariat de la production contractuelle avec les producteurs permettant d’assurer notre approvisionnement. Les partenaires tels que les producteurs ont reçu des formations, des intra….
Dans la transformation du manioc, des maillons (tels que les unités qui sont aux côtés des producteurs) ont reçu des équipements pour la production de la pâte) et des renforcements de capacités rentrant dans le cadre de la transformation en techniques de production et en hygiène ».
L’entreprise a été dotée d’équipements.
NanAlim a été renforcée en moyens roulants (taxis motos, fourgonnettes), en séchoir électrique (ou déshydrater) et en château d’eau, a-t-elle laissé entendre.
Les journalistes ont pu visiter les locaux de la structure et les équipements. À la fin de la rencontre, ils ont eu l’honneur de déguster l’attiéké sous toutes ses formes.
L’opérateur de mise en œuvre de ce projet est CORADE
Les objectifs spécifiques au nombre de trois sont :
Développer l’accès des coopératives professionnelles aux marchés institutionnels ;
Moderniser les filières à valeur ajoutée locale et professionnaliser les acteurs par l’agriculture contractuelle et l’intensification agroécologique à destination du marché privé ;
Accompagner le Gouvernement dans le développement d’une politique d’agriculture contractuelle appliquée aux filières à valeur ajoutée locale.
La mise en œuvre du PACTE s’appuie sur trois (3) composantes opérationnelles :
Composante Cl : Renforcement des coopératives pour approvisionner les marchés institutionnels ;
Composante C2 : Promotion de l’agriculture contractuelle entre coopératives (de production et de commercialisation) et agro – entreprises de transformation /valorisation ;
Composante C3 : Appui institutionnel à la modernisation des filières à valeur ajoutée locale, prioritairement les filières vivrières contribuant à la sécurité alimentaire ;
Les deux premières composantes ont été exécutés à travers des sous-projets d’agriculture contractuelle tandis que la C3 exécutait des activités en collaboration avec les services techniques du MARAH. Chaque sous-projet est porté par un opérateur de projet et rassemble à minima, une coopérative agricole (appelée vendeur) et un acheteur (public ou privé) unis par un engagement contractuel. Les sous-projets de la Cl mettent en relation des vendeurs et des acheteurs institutionnels tandis que les sous-projets de la C2 mettent en relation des vendeurs et des acheteurs privés.
La logique d’intervention du PACTE est basée sur une approche à la demande et à coûts partagés.
Conformément à son mécanisme, le PACTE a lancé des AAP successifs pour la mise en œuvre des composantes 1 et 2 qui ont permis la sélection et le financement de 46 sous-projets qui se sont exécutés dans 1 1 régions du pays. Les filières concernées sont : le riz, le maïs, l’arachide, le niébé, le soja, le manioc, la mangue, l’anacarde, le lait, le karité et le miel.
Après cinq ans de mise en œuvre, le PACTE a engrangé au niveau des sous-projets sur le plan des renforcements de capacités des bénéficiaires sur des thématiques (agriculture contractuelle, agroécologie et gouvernance des coopératives agricoles), sur le plan des investissements (équipements et infrastructures) et sur le plan de production agricole et de la contractualisation.
Téné Bénédicte Ouédraogo