


Femme au Grand Cœur, celle qui redonne espoir aux femmes, aux veuves, aux filles (filles mères), aux orphelin.e.s, celle qui remonte le moral par de mots doux, des conseils, celle qui est toujours là avec une oreille attentive, Présidente de l’association pour la promotion de la femme des veuves et filles mères en difficultés à Bobo Dioulasso (localité située à plus de 300kms de la capitale Ouagadougou dans la région du Guiriko), Rita Agathe Salou/Sanon a initié une formation en kokodunda au profit de ses membres le samedi 15 novembre 2025 au siège de son association.
Cette activité rentre dans le cadre de leurs activités, a-t-elle confié « Aujourd’hui, nous fabriquons le kokodunda avec les membres de l’association pour subvenir à leurs besoins et s’acquitter des frais de scolarité des filles (depuis la rentrée, par manque de moyens, il y’a des membres de l’association qui ne sont pas encore allés à l’école). En plus du kokodunda, nous faisons du beurre de karité et du soumbala que nous expédions souvent en Côte d’Ivoire et à Ouagadougou.
Nos clients potentiels viennent d’Abidjan (en Côte d’Ivoire), du Mali, il y’a les ONG (organisations non gouvernementales) et les particuliers qui en demandent et souvent l’offre est inférieure à la demande (on n’arrive pas à satisfaire tout le monde vue nos moyens limités) ».
Maman Rita Salou/Sanon

Pour ce qui est du kokodunda, elle est revenue sur les différents modèles et prix « Il y’a le koko Bazemsé, koko salade et il y’a aussi des nouveautés et le prix varie de 3500FCFA (prix en gros à partir de 20), et 4000FCFA le kokodunda tremblant (6000FCFA les 3mns pour les détaillants.
Le Kokodunda glacé est très mou et plus cher que celui tremblant (qui est plus cher que celui salade et simple) ; ça dépend de la qualité des tissus.
La matière 1ère se vend au grand marché de Bobo Dioulasso auprès de nos vendeurs habituels (qui nous vendent à des prix réduits vue que nous sommes devenus leurs meilleurs clients afin que nous puissions avoir aussi un peu) et souvent de passage à Abidjan, nous achetons des tissus qui nous conviennent et surtout au Mali on a le kokodunda fait à base de bazin et nous prenons ces bazins au Mali (le kokodunda à base de basin est vendu à 7000FCFA) ».
C’est un agent de la mairie qui forme les membres de l’association, a-t-elle ajouté « Le formateur travaille à la mairie et forme nos femmes surtout lorsqu’il y’a des nouveautés. Les femmes fabriquent le kokodunda et moi je suis chargée de les vendre, chargée d’acheter la matière 1ère. Elles ne connaissent pas la qualité du tissu, je fais les achats, discute les prix et la caissière récupère l’argent des ventes et remet l’argent des achats.
Il y’a cinq hommes pour former les femmes en kokodunda, cinq hommes pour la fabrication du beurre de karité et aucun homme dans la fabrication du soumbala. Au total, dix hommes dans l’association.
Nous sommes au nombre de 700membres et ceux qui sont motivés sont au nombre de 200personnes ».
Des membres de l’association se prononcent.
Rosalie Sanou est membre de l’association depuis plusieurs années « L’association nous aide à subvenir à nos besoins. C’est vrai qu’on s’en sort ; mais nous demandons toujours de l’aide aux bonnes volontés pour améliorer nos conditions de vie.
L’association nous apporte beaucoup puisque nous arrivons à nous occuper de nos familles ».
Rosalie Sanou

Lydie Traoré est aussi membre de l’association depuis plusieurs années « Comme Nous n’avons rien à faire, nous nous sommes dit pourquoi ne pas adhérer à l’association qui pourra nous aider puisqu’on avait déjà entendu parler du bien de mama Rita.
Elle se bat pour nous, nous console et n’hésite pas à nous venir en aide. Je lui dis grand merci et que Dieu la bénisse abondamment ainsi que toute sa famille. Dieu l’accompagne toujours afin qu’elle puisse toujours nous venir en aide ».

Tout comme ses prédécesseurs, Mariam Maiga, 25 ans et fille mère d’un garçon de 4ans (dont le père a refusé la paternité) est en 1ère année d’université.
Dans ses propos, elle a souligné qu’elle s’était approchée de cette Femme au grand cœur (lorsqu’elle était en difficultés) et depuis lors, elle fait tout son possible pour l’accompagner « Elle m’aide dans mes études depuis que je me suis approchée d’elle. Malheureusement cette année, elle n’arrive pas à payer ma scolarité faute de moyens. Je demande à Dieu de lui venir en aide afin qu’elle aussi puisse nous venir en aide. Sans vous mentir, c’est une Femme à la belle Âme, au Cœur d’Ange.
Je la remercie pour tout ce qu’elle fait ; elle redonne espoir aux femmes et aux filles, elle remonte le moral et nous dit qu’il y’a toujours une seconde chance dans la vie.

Pour ne pas tomber dans le même cas que moi, j’invite les filles à être prudentes, à mieux s’organiser, à écouter les parents et leurs conseils ».
Samira Élise Bado, 20ans, élève en classe de 1ère D (et doit normalement passer le bac cette année, n’aura pas la chance de fréquenter par manque de moyens) est soutenue par maman Rita depuis sa 5ème « Je l’apprécie parce que c’est une personne de bien, de bon cœur, elle a été toujours là pour nous soutenir malgré les difficultés, un grand merci pour elle ».

Antoinette Sanou, 11ans

est prise en charge depuis son CP1 (elle devait normalement faire le CEPE cette année) avec son grand-frère (qui passe en 5ème cette année). Cette année, elle devait faire le CEPE. Cependant, rien n’est sûr pour le moment, a confié maman Rita toute malheureuse « Le père ne s’en occupe pas. Je contribue à leur scolarisation. Malheureusement, cette année, je ne pourrai pas payer leur scolarité. Les moyens ont manqué. Je suis en train de monter des dossiers pour avoir un prêt pour les soutenir ».


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