Entreprenariat féminin : À la découverte d’une Femme battante Amsétou Tougma/Konkobo qui a su s’imposer par la qualité de son Kokodunda à Bobo Dioulasso.

Présidente de l’association des tisseuses la Grâce au secteur 21 à Kolsiama (fait le tissage, la teinture, le Kokodunda) et Présidente de l’Union des Femmes battantes (qui regroupe plusieurs associations jumelées intervenant dans divers domaines comme le tissage, la fabrication du beurre de karité et du soumbala, le commerce) de la mairie de l’arrondissement n07 de Bobo Dioulasso (localité située à plus de 300kms de la capitale Ouagadougou dans la province du Houet, région du Guiriko), Amsétou Tougma/Konkobo a appris à tisser (selon ses dires) en 2014 (pendant six mois) auprès de Dame Guélia Sakandé/Monaté à COFATEX à Safarlao avant de s’installer à son propre compte .

Au départ, elle était seule à tisser et c’est plu tard qu’une femme est venue s’ajouter à elle.

À la question de savoir pourquoi elle a choisi le métier de tissage et pas un autre, elle a confié aimer le tissage puisqu’elle aime le Faso danfani sous toutes ses formes et elle était séduite par les femmes qui portaient du pagne tissé ou du Kokodunda et c’est ce qui l’a motivé à embrasser ce métier. Elle a précisé en outre que c’est aussi pour se conformer à la volonté de feu le Président Thomas Sankara qui a appelé de vive voix les Burkinabè à produire et à consommer burkinabè « J’ai appris à tisser avec dame Guélia Sakandé/Monaté à COFATEX à Safarlao en 2014.

J’ai fait six mois avec Guélia Sakandé, et c’est après que j’ai commencé à exercer seule le métier toujours dans la même année avant de m’installer à mon propre compte et comme nous avons gardé de bonne relation, elle n’hésite pas à me faire appel pour les formations qu’elle organise ».

Amsétou se ravitaille auprès de FILSA et utilise deux sortes de balles.

Amsétou utilise du fil à tisser pur coton et 100% burkinabè qu’elle achète auprès de la Filature du Sahel (FILSA). Pour ce qui est des balles, elle a mentionné qu’il en existait deux sortes « Il y’a deux sortes de balles (fils à bobine que nous achetons à 75750FCFA et les fils à paquets à 80000FCFA).

La différence entre ces deux fils est que les fils à bobine sont utilisés pour étaler et ceux en paquets sont utilisés pour le tissage de grand métier (Le grand métier a quatre pédales et permet de tisser sur place un pagne sans bandes (avec une largeur de 120cms) ; par contre, ce sont quatre bandes qui font le petit métier). On peut tisser un pagne voire 1pagne et demie, 2pagnes par jour si toute fois la personne qui tisse est rapide. Cependant, il arrive que des personnes ne tissent qu’un demi pagne par jour. Tout dépend de la rapidité de tout un chacun. En moyenne, nous arrivons à avoir six pagnes tissés dans la semaine. On travaille du lundi à samedi de 8h à 17h et on se repose le dimanche ».

Amsétou ne travaille pas seule, elle a aussi des collaborateurs. trices qui l’aident à atteindre ses objectifs et en plus du pagne tissé Faso Danfani, elle fait de la teinture et commercialise d’autres produits finis.

« J’ai 18femmes avec moi et deux au niveau du village artisanal ; beaucoup sont des stagiaires et dix femmes sont employées de façon permanente.

Nous tissons le pagne que nous remettons aux tailleurs (aussi membres de l’association) pour confection de sacs d’écoliers, d’élèves, des sacs pour les femmes, des portes-monnaies, des chaussures et les prix varient de 5000FCFA, 6000FCFA ,7500FCFA à 10000FCFA et la différence des prix se trouve au niveau du nombre des fils utilisés : Il y’a des femmes qui veulent des pagnes lourds, d’autres des pagnes légers, d’autres encore veulent les deux.

Les sacs pour les écoliers et élèves sont vendus à 7500FCFA et aussi des sacs de 10000FCFA et de 15000FCFA ».

Une clientèle aussi variée que diversifiée.

La clientèle est variée et diversifiée et vient du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de Bobo et de Ouagadougou.

L’association est confrontée à des difficultés est la difficulté majeure est le manque de local adapté pour le métier de tissage.

Amsétou est revenue sur les difficultés auxquelles elle fait face. La difficulté majeure évoquée est l’absence de local adéquat et approprié pour ce genre de travail « La 1ère difficulté résulte du fait que nous n’avons pas de place ; nous travaillons sur la voie (nous n’avons pas de centre et nous travaillons chez moi à domicile). Et comme nous occupons anarchiquement la voix, nous mettons mal à l’aise nos voisins ; ce qui rend la cohabitation souvent difficile avec eux ».

Elle a lancé un appel à toutes bonnes volontés.

« Notre cri de cœur, c’est de vraiment trouver le pied à terre définitif de l’association la Grâce. C’est pourquoi, je demande aux bonnes volontés de nous venir en aide à avoir un centre qui permettra d’accueillir les personnes déplacées internes, les veuves et les orphelins que nous formons gratuitement   et nous avons fixé un prix forfaitaire et social de 30000F FCFA/an à toute personne (autre que les cibles suscitées) qui aimerait se familiariser au métier de tissage ».

Amsétou est joignable au 76170820.

benedicteoued@gmail.com

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