Eh pauvreté quand tu nous tiens : Obligées de fouiller dans des poubelles pour pouvoir subvenir à leurs besoins quotidiens.

Aminata Ilboudo, une des ramasseuses
Rasmata Compaoré

On a coutume de dire que la pauvreté a un visage féminin. Alors, comment faire pour que cette triste réalité ne soit qu’un souvenir !

De passage à Tanghin le mardi 16 février 2021, que ne fut notre désarroi, notre tristesse et notre compassion lorsque nous vîmes deux femmes d’un certain âge, une assise et l’autre courbée entrain de fouiller dans un bac à ordures (déposé par la mairie et faisant face au marché de bétail) à la recherche d’éventuels sachets vides d’eau.
Nous nous approchâmes vers elles pour mieux comprendre surtout que ces dernières n’avaient pris aucune précaution pour se protéger contre d’éventuelles maladies.
Agée de 44ans avec à sa charge deux enfants, Aminata Ilboudo selon ses explications, a commencé à fouiller dans les poubelles depuis deux ans maintenant.
Celle qui n’a personne pour l’aider, puisque vivant seule avec ses enfants, a indiqué que c’est parce qu’elle n’avait pas de travail ni de soutien, qu’elle avait décidé de fouiller dans les poubelles à la recherche d’éventuels sachets vides d’eau qu’elle revendait à des acheteurs se trouvant non loin du cimetière de Toudwéogo.
Cette activité est moins rentable puisqu’elle ne lui permet pas de subvenir totalement aux besoins de la famille et de joindre les deux bouts a-t-elle dit tristement « On ramasse les sachets vides d’eau pour les revendre vers le cimetière de Toudwéogo à 100Fcfa le kg, nous n’avons rien comme travail et si on s’assoit, comment ferons nous pour subvenir à nos besoins et à ceux de notre famille ! C’est vraiment compliqué ! Cela fait 2ans que j’exerce ce métier , ce que nous faisons, ne nous permet pas de subvenir à nos besoins et si tu n’as pas quelqu’un pour t’épauler, tu es obligé de te battre ; il y’a des femmes veuves, d’autres ont été abandonnées par leurs époux, ou il y’a des maris qui ne peuvent pas prendre en charge leurs familles , c’est obligé pour nous de sortir et fouiller dans les poubelles pour pouvoir assurer notre pitance quotidienne » (son numéro 65283915).
Rasmata Compaoré qui a à sa charge des orphelins et âgée d’une soixantaine d’années a confié que cela faisait un an de cela qu’elle exerçait ce métier.
Tout comme Aminata (avec un cache-nez contrairement à l’autre qui n’a aucune protection), cette femme reconnait que ce métier n’est pas rentable et ne lui permettait pas de subvenir aux besoins de sa famille « La fouille des poubelles a commencé quand c’était trop dur pour moi et je ne savais pas à quel Saint me vouer ; je n’ai aucun soutien, ni aide, ni travail ; et la seule idée qui m’est venue en tête, c’est la fouille des poubelles et je le fais malgré moi en attendant d’avoir mieux à faire », a-t-elle lâché.( Son numéro : 51954910).
Le ministère de la femme et des personnes de bonne volonté sont donc interpellées en vue d’une solution.
benedicteoued@gmail.com

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