Edith Dah revient sur la notion du Féminisme et donne des exemples de VBG ( violences basées sur le genre).

« Je retiens que le féminisme pourrait être résumé en quelques points qui pourraient aider ceux qui hésitent encore, à pouvoir se qualifier fièrement de féministe. Le féminisme n’est pas une maladie mentale. C’est un concept qui caractérise des femmes et même des hommes qui sont des personnes saines d’esprit. Il s’apparente à une autocritique qui aime la discussion dans le respect des différences ; il évolue, écoute et s’enrichit au contact de nouvelles idées.
Le féminisme est une conviction profonde en la dignité humaine. Bien que dérangeant et décoiffant, il représente un ensemble de doctrines qui dénonce les injustices envers les femmes et travaille pour une société plus juste, équitable et épanouie pour toutes et tous. Loin de vouloir rendre les femmes supérieures aux hommes, il vise à permettre aux femmes et aux jeunes filles de se réaliser pleinement. C’est en ce sens qu’il dénonce la discrimination systémique liée à la prédominance du patriarcat qui empêche les femmes d’avancer et propose des solutions individuelles comme collectives. 

En somme, le féminisme est un ensemble de mouvements sociaux, théoriques et engagés qui aspire à tous les possibles pour l’épanouissement de toute la société ». 

L’oppression des femmes est très ancienne. Elle préexiste non seulement au capitalisme qui est aussi un système d’oppression plus global mais elle est surtout dû à la prédominance du patriarcat. On appelle « patriarcat » l’oppression que les femmes subissent en tant que femmes de la part des hommes. Cette oppression se reproduit de multiples façons au-delà de l’aspect strictement économique à savoir par le langage, la filiation, les stéréotypes, les religions, la culture… Cette oppression prend des formes très différentes selon par exemple qu’on vit au Nord ou au Sud de la planète, en milieu urbain ou en milieu rural.

La révolte contre l’oppression ou l’exploitation ressentie ne débouche pas ipso facto sur la mise en cause du patriarcat. Pour cela, il faut encore pouvoir se débarrasser des explications les plus courantes, qu’elles soient d’inspiration ou psychologique pour déboucher sur une critique politique du patriarcat, en tant que système de pouvoir dynamique, capable de se perpétuer, et qui résiste à toute transformation de son noyau central : la suprématie des hommes.
Être féministe, c’est donc prendre conscience de cette oppression est un système et travailler à le détruire pour permettre l’émancipation véritable des femmes.

Ce troisième moment de la formation était aussi le lieu de revenir sur les formes, les causes, et les conséquences des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) ou les violences basées sur le genre (VBG) afin de penser les moyens de prévention et de luttes contre ces violences.

Le dernier moment de la rencontre a permis de revoir les différents engagements au niveau international, régional et en particulier au national qui concerne le Burkina Faso. Il s’agissait de faire le point des acquis et trouver d’autres stratégies de lutte pour une victoire totale.

Selon le constat, il y a beaucoup de violences basées sur le genre (VBG) ; donnez-nous des exemples de VBG que vous constatez autour de vous que vous connaissez.

La violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. Cette expression est principalement utilisée pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir, structurels, fondés sur le genre, placent les femmes et les filles dans une position leur faisant courir un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence. Et même si ce sont elles qui souffrent de façon disproportionnée de la VBG, elles ne sont pas les seules et les hommes et les garçons peuvent aussi en être la cible. L’expression est également parfois utilisée pour décrire la violence à l’encontre des populations LGBTQI, s’agissant de la discrimination dont elles font l’objet, liée en particulier aux normes de masculinité/féminité et/ou de genre.

La violence basée sur le genre est l’une des atteintes aux droits de la personne les plus fréquentes dans le monde. Elle se produisant et se répète au quotidien dans tous les pays. Elle entraîne pour les personnes qui en sont victimes de graves conséquences physiques, économiques et psychologiques, … à court et à long terme, entravant leur participation pleine et égalitaire à la vie en société. L’ampleur de son impact, tant sur les survivantes que sur leurs familles et même sur l’ensemble de la société, est incommensurable.

La violence basée sur le genre se réfère en général à la typologie suivante :

Violence économique : elle consiste à rendre (ou tenter de rendre) une personne financièrement dépendante en maintenant un contrôle total sur ses ressources financières, en refusant l’accès à l’argent et/ou en lui interdisant d’aller à l’école ou de travailler.

Violence psychologique : Elle consiste à provoquer de la peur par l’intimidation ; à menacer de se nuire à soi-même, à son partenaire ou à ses enfants, à détruire des biens, voire des animaux de compagnie ; à jouer un « jeu psychologique » ou manipulateur ; ou à obliger à l’isolement de la personne, en la privant de voir ses amis, sa famille, d’aller à l’école ou au travail.

Violence émotionnelle : Elle consiste à miner le sentiment d’estime de soi d’une personne par le biais de critiques constantes, à la déconsidérer en minimisant ses capacités, à la traiter de tous les noms ou à proférer des menaces verbales, à nuire à la relation du partenaire avec ses enfants ou encore à ne pas le/la laisser voir ses amis et/ou sa famille.

Violence physique : Elle suppose une agression physique ou une tentative d’agression du partenaire (coups et blessures, coups de pied et coups de poing, brûlures, tirage par les cheveux, gifles, pincements, morsures, etc.) en refusant l’accès aux soins médicaux ou en obligeant à la consommation d’alcool et/ou de drogues, ou en utilisant tout type de force physique. Celle-ci entraîne parfois des dégâts matériels.

Violence sexuelle : Elle consiste à forcer un partenaire à prendre part à un acte sexuel sans son consentement.

Malheureusement, plusieurs personnes sont encore victimes au quotidien de l’une ou plusieurs de ces formes de violences dont elles souffrent le plus souvent silencieusement.

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