Implication des femmes et jeunes filles aux processus de transition : WANEP/Burkina et ses partenaires capacitent 200femmes dont 100jeunes filles.

« C’est une question assez essentielle, assez cruciale. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de la participation de la femme, on sait que la plupart des temps, les raisons qui sont évoquées pour justifier l’absence de la femme, c’est le manque d’engagement, le manque de compétences. Nous nous sommes engagés ; WANEP est pleinement engagé sur cette question : la capacitation des femmes, qu’elles puissent être à la hauteur des défis qui font face à elles aujourd’hui notamment en termes de Paix et de développement ; parce que comme l’a dit monsieur Sanou, il n’ya pas de Paix sans développement et il n’ya pas également de développement durable sans Paix. Nous avons conscience de cette analogie, de cette relation de logique et c’est pour cela que nous travaillons vivement avec les femmes et les jeunes filles pour une contribution de l’ensemble des burkinabés à les sortir de cette situation et à aller vraiment vers une Paix durable et un développement » Dixit Ibrahim Sawadogo, Gestionnaire du système d’alertes précoces à WANEP/Burkina.

Le Réseau ouest-africain pour l’édification de la Paix (WANEP/Burkina)  organise du 18 au 19 avril 2024 dans la capitale économique du Burkina, Bobo Dioulasso(dans la région des Hauts-Bassins , localité située à plus de 300Kms de la capitale Ouagadougou, un atelier de sensibilisation de 200femmes dont 100jeunes  filles (cette formation se passe simultanément à Tenkodogo dans la Région du Centre-Est à Tenkodogo, localité située à plus de 2OOkms de la capitale Ouagadougou) sur l’importance de leur participation aux processus de transition et susciter leur engagement.

Cette formation entre dans le cadre du Projet « Appui au renforcement des capacités et du rôle des femmes et des jeunes filles dans le processus de transition et de consolidation de la Paix ».

Cette formation a été possible grâce aux partenaires de WANEP que sont le PNUD, l’UNFPA et l’UNCDF    et le Fonds pour la Consolidation de la Paix.

Téré Sanou, représentant le Directeur régional en charge de la femme a trouvé l’initiative très louable ; car pour lui, ce sont les femmes qui sont confrontées à une situation d’insécurité depuis un certain temps et les efforts aujourd’hui sont dirigés vers la recherche de la Paix et si on veut y arriver, on ne peut pas exclure la majeure partie de la population que sont les femmes et les jeunes filles. C’est pourquoi, ils ont exprimé leur fierté de prendre part à cet atelier afin de pouvoir apporter leur pierre, a-t-il poursuivi « Depuis les indépendances à nos jours, la femme est sous représentée dans les instances de décision (4femmes ministres sur une vingtaine de ministres dans le gouvernement burkinabé soit 16% de femmes dans le gouvernement actuel. Il en est de même au niveau de l’Assemblée nationale de transition avec 16% des députés femmes. C’est faible puisqu’il est recommandé un quota de 30% des femmes ».

Le Représentant du Directeur régional du genre

Cette activité fait partie intégrante d’un Projet qui est mis en œuvre par WANEP/Burkina en partenariat avec le PNUD avec l’appui du Fonds de consolidation des nations unies et le Projet vise à susciter l’engagement des femmes et des jeunes filles au processus de transition a expliqué le Gestionnaire du système d’alertes précoces à WANEP/Burkina, Ibrahim Sawadogo « C’est pour cela que nous sommes là. Nous travaillons avec les femmes et les jeunes filles dans les régions des Hauts-Bassins, du Centre-Est, du Nord et du Centre-Ouest.

Le Projet est mis en œuvre dans ces quatre régions et c’est dans le cadre de ce Projet que nous sommes là depuis le 16avril dernier (on a fini une activité hier sur les 1325 et 2250 et la médiation politique et communautaire et ce matin nous engageons cette activité sur la sensibilisation pour susciter l’engagement des jeunes filles et des femmes à la participation constructive au processus de transition ».

Et parlant des Résolutions, il a apporté des informations y relatives « La Résolution 1325 est une Résolution du Conseil de sécurité des nations unies concernant l’Agenda Femme-Paix et Sécurité qui dégage les différents axes que les États  signataires dont le  Burkina Faso (BF) sont tenus à se conformer pour une participation effective des femmes aux questions de Paix et de Sécurité dans les questions de gestion de la chose publique ; également la 2250, c’est une Résolution du Conseil de sécurité des nations unies concernant la jeunesse dont le BF est signataire qui engage également l’Etat sur un certain nombre de questions concernant la jeunesse et son engagement dans les questions de Paix et de Sécurité ».

Ibrahim Sawadogo de WANEP

Ces participantes étant  issues d’organisations de la société civile (OSC) , nous espérons dans un 1er temps (que tout ce qu’elles pourront retenir de ces jours de formations) qu’elles puissent restituer ces formations aux autres membres de leurs associations afin que cette question puisse atteindre le maximum de femmes et de jeunes filles et également ; qu’à l’issu de ces formations, que ces jeunes  filles et femmes soient suffisamment outillées pour apporter leurs contributions aux processus de transition en cours au BF, qu’on puisse sentir véritablement la contribution de la femme

Des participantes se prononcent.

« Malgré les nombreuses lois et déclarations adoptées par le gouvernement sur l’implication des femmes dans la gestion des affaires de l’État, la participation politique de la femme reste limitée et voire sous représentée et cette formation vient renforcer les capacités des femmes et jeunes filles au processus de transition et de consolidation de la Paix » Dixit Yasmine Konkolé, membre de la FEFAE (Fédération pour l’épanouissement de la femme et aide à l’enfance).

Elle s’est réjouie de la tenue d’une telle information, puisque selon ses dires,  ces quelques jours de formations, lui ont permis de  comprendre  l’importance de leur  implication aux prises de décisions car cela pourrait jouer un rôle crucial dans la prévention des violences , de la justice et des droits humains  « C’est  aussi l’occasion pour nous de voir comment nous pouvons contribuer à renforcer les processus de Paix à travers l’identification des conflits et la mise en place des mécanismes de gestion intelligente de ces conflits pour une cohésion sociale ».

Même son de cloche pour Cécile Somé, présidente de l’association femme et enfant pour le développement d’une ville de Houndé « Nous sommes venues à cet atelier de sensibilisation des OSC sur la Paix et la Cohésion sociale et sommes très contentes parce que les connaissances et partages d’idées vont nous permettre d’être outillées, de prendre nos responsabilités, d’avoir plus d’engagement et de participation dans les actions de développement de nos localités. Nous devons accepter les postes de responsabilité et ignorer les stéréotypes qui nous amènent à occuper le second rang très longtemps. Nous avons vu que dans ce pays, il y’a des lois qui sont votées et nous avons vu que les femmes et les hommes ont les mèmes droits, mais en matière de responsabilité, on trouve que la femme n’a pas de compétences pour lui confier certains postes de responsabilité ».

À l’issue de cette formation, nous prenons nos responsabilités à participer pour toutes actions de développement, de Paix, et faire valoir nos Droits en respectant le quota genre parce que peu de femmes députées et ministres sont représentées au niveau des postes de responsabilités dans les différents services, a-t-elle confié « de retour dans nos localités, nous partagerons nos connaissances avec nos paires afin que nous puissions prendre notre destin en main pour être représentées dans toutes les sphères de décisions et participer aux actions de Développement, de Paix ».

Tout comme la session précédente, cette session est assurée aussi bien en français qu’en dioula afin de permettre à la cible identifiée de vraiment s’imprégner des notions de Paix, sécurité, implication des femmes dans le processus de transition.

  benedicteoued@gmail.com

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