Aide publique au développement et dette publique du BF dans un contexte COVID 19: Un rapport rédigé.


Après avoir réalisé une étude en collaboration avec l’ONG Christian Aid, Water Aid et ATAD, sur la gouvernance de l’Aide Publique au Développement et de la dette publique du Burkina Faso dans un contexte de COVID 19, le Centre d’Information de formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) a organisé un atelier le vendredi 2 décembre 2022 afin d’apprécier la gouvernance de l’Aide Publique au Développement et de la dette publique du BF dans un contexte de COVID 19. Au cours de cet atelier, il s’est agi de recueillir les contributions et amendements d’un grand nombre d’acteurs afin d’améliorer la qualité du rapport de manière participative en vue de procéder à sa validation.


« Gouvernance de l’Aide Publique au Développement et de la dette du Burkina Faso dans un contexte de COVID 19 », c’est le titre du rapport provisoire rédigé par une équipe technique et qui a été soumis à l’appréciation des participants à l’atelier sur la validation du rapport sur l’étude de la gouvernance de l’Aide Publique au Développement et de la dette publique du Burkina Faso dans un contexte de COVID 19. Une étude diligentée par le Centre d’Information de formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) en collaboration avec d’autres structures notamment, Christian Aid, Water Aid et ATAD sur la période de 2010 à 2021. Un rapport axé sur le profil de l’Aide Publique au Développement au BF de 2010 à 2021, l’aperçu analytique de la dette publique du BF sur la même période et des recommandations. Dans ce rapport, il ressort qu’entre 2010 et 2021 l’Aide Publique au Développement est en hausse sur la période de 2010 en 2021. En outre, les investissements publics du pays sont fortement dépendants de l’APD malgré que les recettes propres qui s’autonomisent progressivement mais sont absorbées par les dépenses de fonctionnement au détriment de l’investissement. L’aide publique au développement du Burkina Faso provient principalement des partenaires multilatéraux dont les conditionnalités sont plus souples et adaptées au regard des objectifs de développement assignés aux institutions multilatérales. Par contre, la coopération bilatérale est beaucoup plus axée sur l’aide liée et ne s’aligne pas toujours sur les objectifs du pays.
Quant à la question du genre, il apparait qu’il est de plus en plus visible dans les analyses de l’APD depuis 2017 au Burkina Faso, mais sa prise en compte reste encore sous-évaluée car la mobilisation de l’information et le niveau d’appréciation du genre demeurent faibles. Le genre a été en souffrance dans la réponse COVID-19 en 2020/21 du fait de l’absence d’une planification ou d’une volonté affichée au départ dans le plan de reposte globale. Toutefois, les actions spécifiques genres identifiées représenteraient seulement 4,06% du budget global du plan de réponse.
Dans ledit rapport toujours, il ressort que l’Etat recourt aux prêts, ce qui entraine une croissance plus rapide par rapport aux dons. Les dons constituent la part prépondérante de l’APD dont bénéficie le Burkina Faso sur la période 2010-2021 avec une part moyenne de 72,36% de l’APD, contre 27,64% pour les prêts qui deviennent le type d’aide privilégié par les partenaires.
En effet, l’APD au Burkina Faso en hausse continue accompagnée d’une amélioration du niveau de pression fiscale mais l’économie reste toujours dépendante de l’aide extérieure au regard des données de 2010-2021. Une dette publique en hausse continue se rapprochant du seuil règlementaire de 70% avec un recours de plus en plus accru à la dette intérieure engendrant à la fois une augmentation du service de la dette publique, des pressions sur le budget de l’État et la trésorerie et une dégradation des ratios d’endettement.
Selon Aida Dao, chargée de projet au CIFOEB, la période de l’étude choisie vise à : « prendre en compte les agrégats sur une longue période au lieu de 2019 à 2021compte tenu du fait de la COVID 19 ». Malgré l’existence d’un dispositif de gestion de ressources publique relativement efficace au Burkina Faso, la réponse COVID-19 a nécessité la mise en place d’une une unité de gestion financière et comptable (UGFC COVID-19) pour la gestion de l’ensemble des fonds mobilisés. 833 milliards de FCFA mobilisés au total par l’État et ses partenaires en 2020/21 pour face à la COVID-19 dont 355,92 milliards de FCFA de dette majoritairement contractées sous forme de dette intérieure – la contribution des partenaires multilatéraux ne représentant que 15,45% de la dette totale COVID-19. 91,63 milliards de FCFA de DTS sous forme de dette intérieure accordés au Burkina Faso par le FMI remboursable sur 20 ans au taux d’intérêt de 0,05% pour faire face à la pandémie à COVID-19.
Concernant les difficultés rencontrées lors de l’étude il ressort essentiellement le traçage dans les ressources budgétaires, leur exécution, ce qui a été fait ou réalisé avec les ressources, le niveau de sensibilité des actions par rapport au genre. Cependant, « Il faut le dire le CIFOEB, sa particularité c’est de travailler avec des chiffres tangibles, des chiffres de l’administration, des chiffres officiels, bien que nous en tant qu’organisations donnons notre lecture qui peut ne pas être celle du gouvernement, mais nous partons toujours de ce qui est officiel et de ce qui existe et pour cela il faut que les administrations nous ouvrent leurs portes afin d’avoir accès aux donnes Pour cette activité nous avons en accès à l’information même si elle n’est pas aussi telle que on l’aurait souhaité exhaustive mais l’essentiel nous l’avons eu et ça c’est grâce aux administrations sectorielles. On attend beaucoup de vous, l’intérêt de votre participation parce que le produit qui sera proposé c’est un produit scientifique et comme tout travail scientifique il mérite des regards croisés pour son amélioration pour que l’instrument qui va sortir soit utile et un moyen d’action auprès des gouvernants particulièrement sur la question de l’Aide Publique au Développement et la dette ». C’est ce qu’a indiqué Youssouf OUATTARA le directeur exécutif du CIFOEB
Même son de cloche du côté du directeur de Christian Aid Paul ILBOUDO qui a souligné qu’il se réjouit de la présence des participants qui vont passer en revue le rapport qui va servir de plaidoyer auprès des gouvernants. Mais avant la validation des recommandations ont été formulées par les participants. Il s’agit entre autres de l’augmentation du rendement fiscal, le renforcement de la gouvernance financière, la mise en place de mécanisme d’audit, la rationalisation des exonérations fiscales, la production de rapports de manière régulière afin de suivre l’usage des ressources, la promotion de la bonne gouvernance et la gestion des ressources et la prise en compte du genre avec objectif de départ dès la planification.

C.O

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