Dans le cadre du Projet « D’Appui au renforcement des capacités et du rôle des femmes et des jeunes filles dans le processus politique et de consolidation de la paix », le réseau ouest-africain pour l’édification de la Paix (WANEP) Burkina Faso (BF), en partenariat avec le PNUD , l’UNFPA, l’UNCDF et avec l’appui financier du Fonds de consolidation de la Paix, a organisé un atelier de capitalisation sur la valorisation des bonnes pratiques et des initiatives réussies en matière d’inclusion des femmes et des filles du 24au 25 septembre 2025 dans la capitale du cavalier rouge, Koudougou (localité située à une centaine de kms de Ouagadougou dans la région du Nando.
Cet atelier qui est un cadre pour WANEP et ses partenaires vient répondre à la préoccupation de savoir si les femmes contribuent effectivement à la prévention et à la Consolidation de la Paix pour une Paix durable au BF et de savoir si dans les approches de gouvernance, d’inclusion en matière de Paix pour ce qui est des femmes et des jeunes fille est une réalité a expliqué dans son mot introductif la Coordonnatrice de WANEP/BF, Alice Kombary/Soulama « En cette occasion exceptionnelle à savoir comment partager les expériences et se pencher sur un sujet aussi capital et complexe « Comment contribuer à la prévention et à la consolidation de la paix pour une paix durable au BF », on se pose souvent la question de savoir si les femmes contribuent effectivement et de savoir aussi si les approches de gouvernance,de l’inclusion en matière de paix pour ce qui est des femmes et des jeunes filles sont une réalité.
Cet atelier est un cadre pour nous de répondre à cette question qui nous tient à cœur pour montrer comment l’inclusion au BF pour ce qui est de la contribution à la Paix est une réalité et nous savons que sur le terrain, il y’a des organisations qui s’investissent au jour le jour et ces institutions à travers leurs actions ont pu avoir un impact considérable qui peut être capitalisé comme de bonnes pratiques pour d’autres et qui peut être aussi des actions très inspirantes dans d’autres localités, comment capitaliser et faire la promotion de ces bonnes initiatives, c’est ce qui nous réunit aujourd’hui ».
Alice qui a remercié le ministère en charge du genre (qui suit l’ensemble des activités de ce projet), les directions sectorielles (qui, à travers leur participation au comité de pilotage arrivent à leur donner des orientations , de rendre encore plus visibles les résultats et surtout les impacts ), a rappelé que le Projet est sous la tutelle du ministère en charge du genre du projet qui est implémenté depuis 2023 ( Le projet couvre les régions de Nando, de Guiriko, de Yadga et du Nakambé et touche 100organisations féminines dans chaque région d’où 400 organisations féminines) .
La 2ème vice-présidente de la délégation spéciale de Koudougou, représentant le Président, madame Bassié a souhaité que les deux jours de travaux soient profitables à tous.tes « Tout en souhaitant la bienvenue aux participant.e.s , elle a dit merci à WANEP et à ses partenaires pour tout ce qu’ils sont en train de faire au profit des femmes des différentes régions bénéficiaires . Nous souhaitons qu’à la fin de ce projet, tous. Tes les bénéficiaires se sentent vraiment outillé.es afin que la population toute entière ressente les bénéfices de ces projets et programmes ».
Madame sawadogo représentant la Directrice générale de la promotion de la femme et du genre, au nom de la Directrice a traduit ses vifs remerciements pour la présence effective des participant.e.s à cette rencontre d’échanges « Je souhaite qu’il y’ait vraiment une participation active et des échanges fructueux pourque nous puissions capitaliser les bonnes pratiques et les initiatives pour une meilleure participation des femmes et des filles dans la consolidation de la paix au BF. Je remercie également WANEP Burkina et ses partenaires financiers pour cette belle initiative qui se veut un cadre d’échanges et de partages d’expériences visant à promouvoir les Droits des femmes et des filles et leur participation dans tous les domaines ».
Ces 48h d’échanges fructueux se sont déroulés autour de trois panels :
Panel1 : Pour une gouvernance genre-sensible : initiatives, politiques et expériences vécues
Panel2 : Bonnes pratiques et initiatives réussies en matière d’inclusion des femmes et des filles,
Panel3 : Réformes et bonnes pratiques : Vers une participation équitable des femmes.
À l’issue de ces panels, des panélistes se sont prononcé.e.s .
Odette Bassié/Zoungrana, Cheffe de service départemental de l’agriculture de Koudougou,cumulativement 2ème vice-Présidente de la délégation spéciale de la commune de Koudougou a développé le thème sur « les succès et les défis liés à l’inclusion sociale des femmes ». Pour elle, c’est un thème qui est d’actualité et qui est d’une importance très avérée étant donné que la femme joue un rôle très capital dans la société « La présence de la femme dans les sphères décisionnelles permet de faire des propositions en lien avec le développement social ; entres autres on parlait de la lutte contre les violences faites aux femmes, le service de gardiennage des enfants (qui est aujourd’hui d’une capitale très avérée parce que les femmes doivent aller au service, les enfants sont là et il faut donc trouver des systèmes aux services qui permettent aux femmes d’assurer la sécurité de leurs enfants afin d’avoir l’esprit libéré dans leur service. Alors, comment arriver à cela ?
Pour y arriver, il y’a beaucoup de choses à faire, même si nous reconnaissons que beaucoup de choses sont déjà faites (ce qu’on a appelé les succès : par exemple le quota genre instauré permettant aux femmes de participer à la vie politique locale, la représentativité des femmes dans certaines sphères, postes de responsabilité ; et tous ces acquis et succès encouragent toutes celles qui ne se sont pas encore engagées pour qu’elles puissent s’engager dans les postes de décision).
Malgré tout cela, il y’a toujours des défis liés à la société elle-même, à la dépendance financière. C’est pour cela que nous invitons les plus hautes Autorités à avoir un regard sur ces défis afin qu’ils trouvent des solutions qui vont permettre aux femmes de participer activement à la prise de décision dans les localités.
À l’image du pays en général (puisque les activités des collectivités sont orientées en lien avec les orientations nationales) et à l’image de ces orientations nationales, les délégations spéciales essaient de promouvoir l’inclusion sociale des femmes à travers les coordinations communales des femmes, les associations et d’autres organisations féminines (les sensibilisations, impliquer et informer les coordinations dans toutes les activités qui sont menées au sein de la délégation spéciale et recueillir leur avis et décisions pour le bien-être et faciliter l’accès et la participation des femmes dans les sphères de décisions ».
Odette qui a remercié WANEP pour tout ce qu’il fait à l’endroit des femmes et filles, elle lui a demandé de continuer la sensibilisation « C’est vrai que celles qui viennent ici essaient de relayer (ce qu’elles ont appris), malheureusement, cela ne peut pas toucher le plus grand nombre. En multipliant les cadres d’échanges, cela permettra de toucher le plus grand nombre des femmes qui vont chercher à comprendre leur importance dans les sphères décisionnelles ».
Aicha Bintou Cissé/Sissoko, Coordonnatrice de l’association Paglayiri (L’association est créée par les femmes du milieu rural qui travaillent dans le volet autonomisation des femmes et des filles) est revenue sur leurs stratégies reposant d’abord sur l’alphabétisation et l’éducation des filles à l’école primaire, sur l’apprentissage d’un métier à la
Femme pour son autonomisation « Nous développons son leadership économique comme politique, nous l’apprenons beaucoup de choses comme la communication non violente, l’animation tout en abordant plusieurs thèmes. Notre slogan est « Une femme alphabétisée=fille scolarisée ». On compte sur elle, pourque ses filles soient scolarisées et aussi on travaille plus dans la sensibilisation à partir du foyer (pour emmener la femme à vivre dans un milieu agréable dans son foyer), sur la gestion concertée, ressources de ménage, la gestion des foyers, l’entretien des enfants, la communication avec son mari, sa belle-famille, en mettant en place des infrastructures, des équipements pour accompagner la femme à atteindre son autonomisation. On l’oriente vers des institutions de microfinance pour agrandir son activité et tendre vers l’entreprenariat, on travaille sur sa citoyenneté pour qu’elle s’engage dans le développement de sa communauté.
L’inclusion pour nous, consiste à développer la citoyenneté de la femme et de la jeune fille pour qu’elles soient plus dynamiques et apporter quelque chose à sa communauté, qu’elles soient une personne reconnue dans sa localité, une personne indispensable dans le développement de sa communauté puisqu’on ne peut pas développer sa communauté sans sa voix, sans sa présence ».
Pour ce qui est de la « Marche mondiale des femmes, action nation du BF », elle a mis en place un Projet « autonomisation économique des femmes restauratrices des rues de Ouagadougou ». Ce projet a concerné 2000 restauratrices et la Marche les a accompagnés à faire d’elles des opératrices économiques a expliqué la Présidente de la Marche, Bintou Dao « Elles ont été identifiées, formées en leadership, en renforcement de compétences, en cuisine, en restauration ; elles ont eu beaucoup de modules et nous les avons aussi renforcées avec notre outil de développement personnel que nous avons nommé « Tillai ». La spécificité de ce projet résulte du fait que nous avons pu associer des maris modèles, des hommes qui ont accepté accompagner leurs femmes dans leurs activités au quotidien.
Ce projet a permis l’inclusion des femmes et des filles en ce sens que nous avons pu inclure les travailleurs et leurs responsables dans le même cadre d’échanges pour la bonne marche de leurs activités notamment les serveuses et les responsables des restaurants (ils ont été formés et responsabilisés , on leur a fait savoir que l’entreprise n’appartient pas seulement à la patronne, et que le personnel doit également participer à la réussite de cette entreprise du moment qu’il perçoit un salaire à la fin du mois, nous avons trouvé cela comme un modèle parce que très souvent, les gens n’associent pas leurs employés à leurs activités . Au-delà de cela, nous ne recherchons que la Stabilité et la Paix dans nos ménages.
Nous avons inclus ces maris qui ont compris le bienfondé du travail de leurs femmes en les accompagnant ; quoi qu’on dise, ce que la femme gagne dans ses activités est le plus souvent reversé dans le ménage, l’éducation des enfants, l’entretien ».
Salamata Ganamé, Présidente de l’association pour le devéloppement durable des femmes déplacées internes, réfugiées du Yatenga (ADFI), une (association créée en 2017 à Barga.
L’association composée de 110 femmes dont 50 PDI (personnes déplacées internes) et 30 réfugiés, assure la production du composte bio et d’autres produits. Les membres de l’association ont dû quitter Barga (à cause de l’insécurité) pour s’établir à Ouahigouya au secteur 11 dans la région du Yadéga (localité située à plus de 200kms de la capitale Ouagadougou). L’association a mis l’accent sur l’entreprenariat féminin pour une autonomisation des femmes surtout celles déplacées internes et produit trois types de composte (trois types : compost de 45jours, le substrat et autres).
benedicteoued@gmail.com